JO: sécurité renforcée à Sotchi à un mois de l'ouverture

par Valery Perevozchikov et Jason Bush SOTCHI, Russie (Reuters) - A juste un mois de l'ouverture des JO d'hiver, les forces russes ont été mises en état d'alerte et l'accès à la ville de Sotchi a été sévèrement réglementé mardi, dans le cadre du plan de Vladimir Poutine pour assurer la sécurité des Jeux. Conscient que du succès ou de l'échec de ces Jeux dépendra l'image de la Russie dans le monde, le président russe a renforcé le dispositif à la suite des deux attentats à la bombe qui ont fait 34 morts à Volgograd les 29 et 30 décembre. Les attentats n'ont pas été revendiqués mais le chef des insurgés islamistes du Nord-Caucase, le Tchétchène Dokou Oumarov, a appelé ses partisans à recourir à "la force maximale" pour empêcher la tenue des JO d'hiver. "A partir du 7 janvier, toutes les divisions responsables de la sécurité des invités et des participants aux Jeux sont mises en état d'alerte", a déclaré le ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, à l'agence de presse Itar-Tass. "Toutes les questions de sécurité pour les Jeux olympiques sont traitées au plus haut niveau", a-t-il ajouté. Les autorités ont déployé dans la ville 30.000 hommes supplémentaires, des policiers et des miliciens, ce qui porte à environ 37.000 hommes les effectifs des forces de sécurité. Des soldats sont aussi sur place et des batteries antiaériennes ont également été installées. A partir de ce mardi, jour de la Noël orthodoxe, l'accès aux sites olympiques est sévèrement restreint et un nouveau plan de circulation est mis en place. "Les restrictions ont pour but de dégager les routes et de faciliter les déplacements des spectateurs, athlètes et membres de la famille olympique", a expliqué le service des transports olympiques. "CAMP DE CONCENTRATION" Le renforcement de la sécurité a provoqué des protestations de certains habitants dont la ville, l'une des principales stations touristiques au temps de l'URSS, a été transformée en une métropole de béton et d'acier. Pour dénoncer la gestion des Jeux par Moscou, plus de 200 personnes ont manifesté dimanche derrière une banderole qui proclamait: "Les Jeux appartiennent aux natifs de Sotchi, pas aux visiteurs". "La ville devient une sorte de camp de concentration. Cela va évidemment porter un coup au tourisme", estime le blogueur Alexandre Valov, qui habite Sotchi. "Avec une ville en état de siège, ça ne va pas être facile de se sentir bien", ajoute-t-il en affirmant que de nombreux habitants songent à quitter la ville pendant la durée des Jeux. D'autres se réjouissent au contraire des mesures prises. "Après ce qui s'est passé à Volgograd, c'est nécessaire", juge Dina Kovalenko, qui vend des billets pour des excursions dans la région. "Nous nous sentons bien, en sécurité", déclare un touriste britannique, Nathan Wright, rencontré avec des amis dans le centre-ville. Vladimir Poutine, qui était à Sotchi samedi pour assister à une répétition de la cérémonie d'ouverture, a d'ores et déjà pris des mesures pour contrôler d'éventuelles manifestations. A la suite de plusieurs recours devant le Conseil constitutionnel, le président est revenu sur la décision prise en août d'interdire purement et simplement tout rassemblement mais a décrété que des manifestations ne pourraient avoir lieu que dans des lieux fermés et désignés par la police. Jean-Paul Couret et Guy Kerivel pour le service français