Ligue 1: Landreau, le record au bout d'une vie active

De Bastia à Bastia, la carrière de Mickaël Landreau aurait pu paraître tourner en rond mais c'est par une activité incessante que le gardien international a expliqué sa longévité vendredi, à deux jours d'égaler le record de 602 matches disputés dans l'élite. /Photo prise 7 novembre 2012/REUTERS/Michael Dalder

PARIS (Reuters) - De Bastia à Bastia, la carrière de Mickaël Landreau aurait pu paraître tourner en rond mais c'est par une activité incessante que le gardien international a expliqué sa longévité vendredi, à deux jours d'égaler le record de 602 matches disputés dans l'élite. Tout a commencé en octobre 1996 au stade Armand-Cesari, où le gardien élevé au football à Nantes avait arrêté un pénalty pour sa première et offert un point à son club formateur (0-0). L'histoire ne prendra pas fin au même stade dimanche mais l'enceinte bastiaise vivra un nouveau moment d'histoire et en aura, cette fois, d'autant mieux conscience que Landreau, 34 ans, est venu y chercher du temps de jeu, et son record. S'il doit à des débuts précoces, à 17 ans et quelques mois, d'arriver à 602 matches aujourd'hui et de pouvoir battre cette marque mercredi lors du derby face à Ajaccio, il l'explique d'abord par une grande régularité. En dix-sept années de carrière, Mickaël Landreau n'a connu qu'une seule blessure grave, au genou, en 2009. Avec celle des débuts, entamée en cours de route, la saison 2009-10 fut la seule à moins de 31 matches pour lui. De Nantes (1995-2006) à Bastia, où il est arrivé l'hiver dernier, en passant par le Paris Saint-Germain (2006-2009) et Lille (2009-2013), Landreau a rarement manqué plus de deux ou trois matches par saison et a aussi rarement été mis en défaut. La méthode, a expliqué vendredi à la presse le double champion de France et triple vainqueur de la Coupe, a été de ne jamais rester inactif. "Personnellement, c'est une fierté mais aussi beaucoup d'exigences, de remises en question et un d'état d'esprit perpétuel pour la préparation, la compétition", a-t-il raconté. "C'est une vie organisée pour que la priorité soit toujours l'entraînement et le match du week-end. Il y a des moments où il faut apprendre à dire non à des choses normales de la vie, comme traîner le soir, manger..." "Tout est essentiel quand on veut durer. Toutes les trêves aussi, où il faut répéter ce genre de choses. Je n'ai jamais passé trois semaines sans rien faire." BASTIA-NANTES POUR FINIR ? Incontesté sur le terrain, parfois un peu plus discuté en dehors, comme lorsqu'il a quitté Nantes ou Lille sur fond de conflit avec des entraîneurs, Mickaël Landreau dit avoir du mal à mesurer la portée de sa performance. "Ça représente énormément pour moi. Je ne prends pas complètement compte non plus de la réelle dimension même si je vois bien qu'il y a une effervescence (...) Je pense que je me rendrai compte plus tard de que ça représente", a-t-il dit. Encore décisif régulièrement et troisième gardien de l'équipe de France, avec laquelle il compte 11 sélections, Mickaël Landreau ne sait pas jusqu'où il portera son record. "Aujourd'hui, je vis année par année. Le plus important reste la motivation et l'envie d'être au plus haut niveau.", a-t-il expliqué. "Si je devais continuer, ce serait probablement ici. Je ne me vois pas en tous cas continuer autre part. Tous les jours, on sent une évolution du club, qui se structure et qui avance. Il y a une qualité de vie exceptionnelle, chose qui n'est pas désagréable." S'il devait arrêter en fin de saison, il bouclerait la boucle sur un beau symbole. Dix-sept ans après avoir débuté à Bastia sous le maillot de Nantes, il en finirait face aux Canaris, mais sous les couleurs bastiaises. "Est-ce le destin que mon dernier match soit Bastia-Nantes ? Je ne fais pas les choses à moitié, donc je verrai". Gregory Blachier, édité par Gilles Trequesser