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À Mexico, la montée en puissance d’Airbnb bouleverse le marché du logement

Le 26 octobre dernier, Claudia Sheinbaum, la cheffe du gouvernement de Mexico, a fait une annonce “qui en a surpris plus d’un”, selon l’hebdomadaire Letras Libres. La capitale mexicaine venait de conclure un accord avec Airbnb pour favoriser l’implantation dans la ville de la plateforme de location saisonnière, le tout sous l’œil bienveillant du bureau mexicain de l’Unesco. Selon cette déclaration, il s’agit de promouvoir la ville comme “destination mondiale pour les travailleurs à distance” et “capitale du tourisme créatif”.

Une alliance dont les termes exacts n’ont pas été rendus publics, mais qui semble bien aller “à l’encontre de ce qui se passe dans de nombreuses grandes villes du monde, où la société californienne est considérée avec une méfiance croissante et où les tentatives de régulation se multiplient”, note l’hebdomadaire qui énumère les effets néfastes d’Airbnb sur le tissu urbain à Paris, Barcelone, Londres ou New York :

“‘Touristification’, renchérissement des services, déplacement des habitants, gentrification, spéculation immobilière, crise du logement et aggravation des inégalités sociales.”

Si Mexico intéresse particulièrement Airbnb aujourd’hui, c’est parce que le pays est resté ouvert au tourisme international durant toute la durée de la pandémie et que sa capitale s’est montrée très bien adaptée aux séjours de longue durée des travailleurs à distance – un créneau en croissance exponentielle, selon les responsables de la plateforme. Cette année, plus de 30 % des réservations de logements proviennent de ces visiteurs de longue durée.

“Mexico est devenu un paradis pour les travailleurs à distance américains, fatigués des confinements et avides de vie nocturne et d’autres formes de divertissement interdites dans leurs villes d’origine.”

“Nous n’allons pas pouvoir rester ici”

Un phénomène lourd de conséquences pour les habitants de la capitale. “Alors que dans d’autres villes du Mexique et d’Amérique latine, les habitants sont contraints de quitter leur domicile en raison de l’insécurité et de la violence, à Mexico, c’est le marché et les intérêts des entreprises qui forcent les gens à partir”, constate El País, qui consacre un reportage à la question.

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