À son procès, Benjamin Mendy dépeint comme un « prédateur » par l’accusation

Benjamin Mendy, ici photographié le 10 août au premier jour de son procès pour violences sexuelles, a été présenté comme un « prédateur » face à des victimes « vulnérables » par l’accusation.
Peter Powell / Reuters Benjamin Mendy, ici photographié le 10 août au premier jour de son procès pour violences sexuelles, a été présenté comme un « prédateur » face à des victimes « vulnérables » par l’accusation.

Peter Powell / Reuters

Benjamin Mendy, ici photographié le 10 août au premier jour de son procès pour violences sexuelles, a été présenté comme un « prédateur » face à des victimes « vulnérables » par l’accusation.

VIOLENCES SEXUELLES - Un homme puissant qui aurait abusé de femmes vulnérables. Le champion du monde de football Benjamin Mendy, poursuivi pour plusieurs viols en Angleterre, a été présenté ce lundi 15 août par l’accusation comme un « prédateur » ayant abusé de victimes « vulnérables, terrifiées et isolées ».

Âgé de 28 ans, le défenseur français, suspendu depuis un an par Manchester City, est jugé depuis le 10 août à Chester, dans le nord de l’Angleterre, pour huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle contre sept femmes. Alors qu’il nie les dix chefs d’accusation qui concernent des faits qui se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021 à son domicile de Prestbury, dans le Cheshire, il risque la prison à perpétuité.

Benjamin Mendy est jugé au côté d’un autre homme, Louis Saha Matturie -sans rapport avec l’ancien footballeur Louis Saha- poursuivi quant à lui pour huit viols et quatre agressions sexuelles sur huit femmes entre juillet 2012 et août 2021. Ce proche du footballeur a également plaidé non coupable.

Un homme « de pouvoir » qui pense s’en tirer « sans conséquences »

Après deux premières journées de procès consacrées au choix des jurés et à l’organisation des audiences, le tribunal est rentré dans le vif du sujet ce lundi avec le début de l’exposé de l’accusation.

« L’affaire est simple », a dit le procureur Timothy Cray aux jurés. « Ça n’a pas grand chose à voir avec le football. C’est un autre chapitre d’une histoire très vieille : des hommes qui violent et agressent des femmes car ils pensent qu’ils ont le pouvoir et parce qu’ils pensent qu’ils s’en tireront sans conséquences. »

Il a qualifié les deux accusés de « prédateurs prêts à commettre de graves abus sexuels » sur des jeunes victimes « vulnérables, terrifiées et isolées », soulignant que le téléphone de certaines femmes avait pu être confisqué quand elles se rendaient au domicile du joueur.

Le procureur a également mis en lumière les liens entre Benjamin Mendy et Louis Saha Matturie, jusque-là assez flous. Le second, ami de Mendy, était selon Timothy Cray chargé de « trouver des jeunes femmes et créer des situations où elles pouvaient être violées et agressées sexuellement ».

Le défenseur le plus cher de l’Histoire

« Demandez-vous », a-t-il interpellé les jurés : « Qui avait le pouvoir et le contrôle dans les situations qu’ont vécues ces femmes ? »

Le procès très médiatisé qui se déroule à la Crown Court de Chester, au sud-ouest de Manchester, devrait durer plus de trois mois.

Vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France, où il jouait le rôle de bon camarade à défaut d’en être un joueur-clé, Benjamin Mendy a passé plus de quatre mois, d’août 2021 à janvier 2022, en détention provisoire. Libéré début janvier, il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.

Formé au Havre, révélé à Marseille et passé une saison par Monaco, Benjamin Mendy était devenu le défenseur le plus cher de l’histoire en 2017 (un statut qu’il a depuis perdu) quand les Citizens avaient déboursé 52 millions de livres (environ 61,4 millions d’euros au cours actuel) pour s’attacher ses services.

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