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À Reims pour les obsèques de Carène Mezino, les blouses blanches étaient présentes

HOMMAGE - Pas de fleur mais des blouses blanches. À Reims, l’émotion était évidemment palpable ce jeudi 1er juin pour les obsèques de Carène Mezino, infirmière de 37 ans tuée à l’arme blanche au CHU de la ville le 22 mai.

En la basilique de Saint-Remi, le ministre de la Santé François Braun était présent, tout comme le maire de Reims Arnaud Robinet et de nombreux membres du personnel de l’établissement hospitalier, qui avaient fait le déplacement pour rendre hommage à leur amie ou collègue tuée dans les vestiaires de son service. Au total, près de 1 000 personnes étaient présentes ce jeudi matin.

Les personnels de l’hôpital étaient invités à venir en blouse blanche, ou en tenue de service, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, créant ainsi une longue file d’attente pour entrer dans la basilique ce jeudi matin. Toutefois, la famille de l’infirmière poignardée a souligné qu’« une touche de couleur vestimentaire serait appréciée » pour les autres personnes présentes ce jeudi matin, note France Bleu. Des agents de la protection civile étaient eux aussi habillés avec leur tenue professionnelle, comme le note l’AFP.

Sur BFMTV, le frère de Carène a justifié ce choix : « Les gens en noir c’était pas possible, elle l’aurait dit, ça fait glauque. Elle avait toujours une touche de couleur ».

Et la famille, qui ne souhaitait pas recevoir de fleurs pour les obsèques, avait en revanche mis en place une cagnotte accessible sur le parvis de l’édifice religieux dont les dons seront versés à une association.

« Tristesse » et « colère »

« Ta disparition tragique nous met en colère », a lancé la mère de l’infirmière lors de la cérémonie, après avoir tracé le portrait d’une jeune femme solaire, dynamique et aimante. Son veuf a rendu hommage au « dévouement sans limites » de son épouse, mère de deux enfants de huit et onze ans, qui mettait « les intérêts des autres avant les siens ».

« Il y a beaucoup de tristesse, de peine pour son mari, ses enfants », a déclaré à l’AFP Annabella Goncalves-Rolo, infirmière et ancienne collègue de Carène Mezino. « Et il y a aussi, comme on dit, un peu de la colère parce que ça n’aurait pas dû arriver et ça ne devrait pas arriver. »

Le meurtre de cette infirmière par une personne au lourd passif psychiatrique qui disait « en vouloir au personnel hospitalier » et « aux blouses blanches » a entraîné une vive émotion dans le monde médical. Il a également relancé le débat sur la sécurité des soignants dans les établissements de santé.

« Notre profession n’est pas à l’abri de ce genre d’agressions, on n’est pas protégé du tout, du tout, du tout », a déploré Michèle Nicolas, infirmière au CHU de Reims. « On ne peut pas penser qu’on va au boulot pour se faire assassiner et donc on espère faire passer un message aussi au gouvernement et au président de la République. »

Le Rémois à l’origine de cette agression mortelle est mis en examen pour « assassinat » et pour « tentative d’assassinat » sur une secrétaire médicale blessée lors de cette agression. Le suspect se trouve actuellement en détention « dans une unité hospitalo-carcérale ». Suivi depuis 1985, régulièrement hospitalisé et placé sous « curatelle renforcée », cet homme est soumis à un traitement médicamenteux quotidien.

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