À Roland-Garros, Sabalenka tend un piège à Svitolina

A Roland-Garros, la Biélorusse Aryna Sabalenka attend de serrer la main de l’Ukrainienne Elina Svitolina à la fin de leur match de quart de finale, ce mardi 6 juin.
A Roland-Garros, la Biélorusse Aryna Sabalenka attend de serrer la main de l’Ukrainienne Elina Svitolina à la fin de leur match de quart de finale, ce mardi 6 juin.

UKRAINE - L’image est forte : Sabalenka attend au filet que Svitolina fasse un pas vers elle. En vain. L’Ukrainienne Elina Svitolina, qui affrontait la Biélorusse Aryna Sabalenka ce mardi 6 juin en quart de finale de Roland-Garros, pourtant la chouchou du public parisien depuis le début du tournoi, a été sifflée pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire.

Au terme de la rencontre, la Biélorusse, vainqueure en 1h36 (6-4, 6-4), s’est rapprochée du filet pour féliciter sa concurrente, sachant très bien que celle-ci ne viendrait jamais lui serrer la main. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous, Elina Svitolina a ignoré Sabalenka en passant devant elle, sans la regarder, avant d’aller saluer l’arbitre. Cette attitude lui a valu quelques sifflements et des huées du public.

Svitolina : « Mes intentions étaient très claires »

« Je ne sais pas ce qu’elle attendait au filet, pour être honnête, parce que mes intentions étaient très claires à propos des poignées de main », a réagi l’Ukrainienne en conférence de presse, rapporte Eurosport. « Ma première réaction, ça a été de me dire’Qu’est-ce que tu fais là’ ? », a ajouté Svitolina, avant d’ironiser : « Peut-être qu’elle ne regarde pas les réseaux sociaux pendant les tournois (...)». Elle estime par ailleurs que le comportement de la Biolérusse est une provocation.

Aryna Sabalenka ne pouvait pas en effet ignorer les prises de position franches de l’Ukrainienne Elina Svitolina sur la guerre qui sévit dans son pays. D’autant plus qu’Elina Svitolina avait déjà refusé de serrer la main de ses deux adversaires russes au 3e tour et en huitième de finale. Un choix remarqué mais jusqu’alors jamais sifflé par le public. « Je m’y attendais, a-t-elle déclaré après le march. Quand vous perdez et que vous ne serrez pas la main, vous risquez de vous faire siffler.  »

Sabalenka : « Je ne soutiens pas la guerre »

De son côté, Aryna Sabalenka a souhaité rappeler après cet incident : « Je ne soutiens pas la guerre, je ne soutiens pas Loukachenko ». La N.2 mondiale du tennis féminin avait été pressée de questions au début de Roland-Garros sur sa position par rapport à l’invasion de l’Ukraine et sur ses liens avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de la Russie.

Elle avait ensuite décidé, avec l’accord du tournoi, de ne pas donner de conférence de presse pendant deux tours, avant de s’y présenter de nouveau après sa victoire face à l’Ukrainienne Elina Svitolina 6-4, 6-4 mardi.

C’est donc la première fois que Aryna Sabalenka s’est exprimée sans langue de bois à ce sujet : « Je ne soutiens pas la guerre. Je ne veux pas que mon pays soit impliqué dans un conflit. (...) Je ne soutiens pas cette guerre », a-t-elle martelé. Mais « je ne veux pas que le sport soit mêlé à la politique car je ne suis qu’une joueuse de tennis de 25 ans. Je veux juste être une joueuse de tennis. »

Jusqu’ici Svitolina était la coqueluche du public

Interrogée aussi sur ses liens avec Loukachenko, qu’elle a rencontré à de multiples reprises, « on a joué beaucoup de matches de Fed Cup au Belarus, et il était avec nous, il prenait des photos de nous. Rien de mal ne se produisait à l’époque au Belarus, en Russie ou en Ukraine », s’est justifiée Aryna Sabalenka.

Jusqu’ici, Svitolina avait su séduire le public français. Les spectateurs parisiens se sont attachés à cette joueuse de 28 ans, à la fois impressionnés par ses victoires successives à Roland-Garros, mais aussi par son engagement en faveur de l’Ukraine. « Chaque fois que je foule le court, je vais me donner à 100 % (...) pour faire quelque chose pour mon pays », assurait Elina Svitolina cette semaine en conférence de presse. « Il y a un drapeau à côté de mon nom, donc je me bats pour mon pays. »

Jeune maman, Ukrainienne, mariée au français Gaël Monfils et performante sur les courts après être revenue rapidement de très loin : Elina Svitolina cochait, jusqu’à cette défaite, toutes les cases pour devenir la coqueluche du public de cette édition 2023.

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