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Électricité : Le nucléaire ne sera pas suffisant d’ici à 2035

Alors que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne seront pas sortis de terre avant 2035, la France va devoir tout miser sur l’éolien et le solaire, selon RTE.

ÉLECTRICITÉ - Y aura-t-il assez d’électricité pour tout le monde ? Le gestionnaire Réseau de transport d’électricité (RTE) apporte ce mercredi 7 juin une mauvaise nouvelle : la consommation d’électricité en France va augmenter bien plus rapidement que prévu. Et ce, pour répondre aux objectifs climatiques européens ainsi qu’aux enjeux de réindustrialisation.

Sauf qu’à cause de cette hausse de la demande d’énergie, pas le choix selon RTE : l’Hexagone va devoir doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à 2035.

Dans un vaste travail de modélisation des besoins énergétiques français à l’horizon 2050, RTE s’attend en effet à une consommation annuelle d’électricité en forte hausse, comprise entre 580 et 640 terawattheures en 2035. En 2021, RTE tablait pourtant encore sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence, et de 585 TWh en cas de « réindustrialisation profonde » du pays.

Plus d’énergie solaire et éolienne

Une électrification massive de notre mix énergétique, qui permettrait d’atteindre les objectifs du « Fit for 55 », un plan européen qui impose un objectif de décarbonation très ambitieux (-55 % de gaz à effet de serre par rapport à 1990), est encore faisable, estime Xavier Piechaczyk, le président de RTE, dans les colonnes du Monde.

Mais le défi est immense. Il va falloir produire rapidement plus d’électricité bas-carbone alors même que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035, insiste RTE. Et cela va conduire de fait le pays à produire « plus de renouvelables, et plus vite dans les prochaines années », résume Xavier Piechaczyk, président de RTE.

Pour y arriver, la France doit faire reposer sa transition énergétique sur quatre piliers : « l’efficacité, la sobriété, la disponibilité maximale du parc nucléaire installé, et la production d’électricité renouvelable », résume-t-il.

Le dernier point, celui de l’accéleration de la production des énergies renouvelables, est indispensable, insiste le président du gestionnaire d’électricité. « Nous sommes à un moment où l’éolien et le solaire sont les seuls vecteurs permettant d’électrifier de façon accélérée », abonde-t-il. Avec pour objectif d’atteindre au minimum 250 TWh d’électricité produite grâce à l’énergie du vent et du soleil d’ici 2035, contre environ 120 TWh aujourd’hui. Soit, le calcul est aisé, un doublement de la production, indique le rapport.

Le nucléaire servira de « relais » après 2035

Quant au nucléaire, il servira de « relais » une fois que les objectifs d’électrification auront été atteints en 2035 et que la pression sur les renouvelables sera moins forte. Au-delà de 2035, le renouvellement du parc nucléaire par des EPR2 « peut permettre de poursuivre la croissance de la production » d’électricité bas carbone, envisage tout de même RTE.

Pour le moment en revanche, les politiques sur les renouvelables ne vont pas assez vite, juge Xavier Piechaczyk, qui appelle à imiter les « meilleures pratiques » observées dans les pays européens. Comme modèle, en termes de transition énergétique reposant sur l’éolien et le solaire, on peut notamment citer la Suède, où l’électricité représente 33 % de la consommation énergétique globale du pays en 2017.

Pour résoudre cette équation énergétique, et sortir définitivement des énergies fossiles pour baisser les émissions de gaz à effet de serre rapidement, l’Hexagone devra aussi miser sur la sobriété. « Nous avons impérativement besoin de ce pilier supplémentaire pour atténuer le besoin de croissance des capacités de production », indique Xavier Piechaczyk. Et de conclure : « Ce n’est plus une option, c’est ce qui est nouveau. »

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