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Éric Dupond-Moretti demande à Marine Le Pen si elle préfère "Pétain ou Poutine"

Le garde des Sceaux a tancé l'ancienne présidente du Rassemblement national en faisant notamment référence aux conclusions d'un rapport de la commission parlementaire pointant du doigt des liens entre le parti et la Russie.

Un tacle appuyé. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti était invité samedi soir dans l'émission de France 2 "Quelle époque" à poser une question à l'ancienne candidate du Rassemblement national à la présidentielle Marine Le Pen, ce à quoi il a répondu qu'il lui demanderait qui elle préfère entre "Pétain ou Poutine".

"Marine Le Pen, quelle question vous lui poseriez?", demande au garde des Sceaux la journaliste en plateau Léa Salamé, sans que l'ex présidente du RN ne soit elle-même présente physiquement.

Marine Le Pen est "la courroie de transmission du Kremlin"

Marine Le Pen est "la courroie de transmission du Kremlin", avait un peu plus tôt appuyé le ministre sur France 2, faisant siennes les conclusions d'un rapport de la commission parlementaire portant sur les ingérences étrangères et visant ici le RN, révélées fin mai par RMC.

Il est notamment reproché dans ce rapport aux élus du RN, d'avoir relayé, à propos de l'annexion russe en Crimée, l'idée d'un "référendum démocratique" en 2014, et d'une "Crimée russe".

Marine Le Pen, auditionnée le 24 mai dernier, avait affirmé que "librement, les habitants de Crimée se sont exprimés par le vote pour être rattachés à la Russie". Après la révélation d'une partie des conclusions du rapport, elle s'est défendue en dénonçant un "procès politique" à son encontre. L'intégralité du rapport doit paraître mercredi prochain.

Pas de "recadrage" de Macron en direction de Borne

Concernant l'évocation du général Philippe Pétain, elle vient en écho aux propos de la Première ministre qui a qualifié fin mai sur Radio J le RN "d'héritier" de celui qui a été à la tête du régime de Vichy entre 1940 et 1944.

Emmanuel Macron a ensuite déjugé la ministre en déplorant des "propos des années 90" lors d'un Conseil des ministres. Le chef de l'État a appelé la locataire de Matignon à éviter "les jugements moraux".

Éric Dupond-Moretti a cependant refusé samedi d'y voir un "recadrage" du président à l'encontre de sa Première ministre. "Ce qu'il dit, c'est qu'il vaut peut-être mieux combattre le Front national (sic) sur ses contradictions actuelles (...). Je pense que le président de la République a raison", a-t-il justifié.

"(Emmanuel Macron) ajoute qu'on ne peut pas dire aux électeurs du RN qu'ils sont devenus fascistes et il a raison", ajoute-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Emmanuel Macron assure qu'Élisabeth Borne a "toute sa confiance", malgré son recadrage