États-Unis: Des pro-avortement attaqués ou agressés dans plusieurs villes

Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers lors la manifestation du samedi 25 juin à Los Angeles. (Photo: via Associated Press)
Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers lors la manifestation du samedi 25 juin à Los Angeles. (Photo: via Associated Press)

Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers lors la manifestation du samedi 25 juin à Los Angeles. (Photo: via Associated Press)

AVORTEMENT AUX USA - Tandis que la mobilisation ne faiblit pas contre la décision de la Cour suprême américaine d’annuler, ce vendredi 24 juin, l’arrêt “Roe v. Wade”, qui depuis 1973 garantissait le droit des Américaines à avorter, plusieurs manifestants pour le droit à l’IVG ont été agressés dans plusieurs villes américaines.

Malgré les appels de plusieurs élus républicains à ne pas s’en prendre aux militants pro-choix, les violences se sont multipliées, rapporte l’édition américaine du HuffPostVendredi, dans la ville de Cedar Rapids, dans l’État de l’Iowa, le chauffeur d’un camion a délibérément foncé sur un groupe de manifestantes. L’une des femmes, blessées à la cheville, a été hospitalisée. “Il a essayé de les tuer”, a témoigné la journaliste Lyz Lenz, présente sur les lieux au moment des faits.

“Ces femmes l’ont vu arriver et une poignée de gens ont levé les mains pour l’arrêter, a-t-elle décrit. Et il a juste continué à avancer.” Selon plusieurs témoins de la scène, l’homme était dans une file de voitures à un feu rouge lorsqu’il a décidé de foncer vers les manifestantes. “Sa vitre était baissée [...] et j’ai essayé d’attraper le volant”, a expliqué au HuffPost Alexis Russell, l’une de manifestantes. Le conducteur n’a, pour le moment, pas été arrêté.

À Phoenix, les manifestants pour le droit à l’avortement ont été visés par des tirs de gaz lacrymogène de la police, alors qu’ils étaient rassemblés vendredi devant le Capitole de l’État de l’Arizona. Ils ont ensuite été suivis dans le centre-ville par les forces de l’ordre avant d’être gazés de nouveau.

Une candidate noire frappée au visage par son opposant républicain

Une vidéo montre la journaliste Tina Berg violemment poussée au sol par un policier, à Los Angeles, qui lui a dit être en train d’essayer de la protéger. Selon le Los Angeles Times, il ne s’agit pas d’un incident isolé visant la presse. Des journalistes ont rapporté avoir à de nombreuses reprises été empêchés de couvrir les manifestations et les affrontements entre forces de l’ordre et les manifestants dans cette ville.

La manifestation de vendredi à Providence (Rhode Island) a été le théâtre d’une agression perpétrée par Jeann Lugo, candidat républicain aux élections sénatoriales. Dans une vidéo, on le voit asséner un coup de poing au visage de son opposante démocrate Jennifer Rourke. “La nuit dernière, après avoir pris la parole lors d’une manifestation en soutien à “Roe v. Wade”, mon adversaire républicain -un officier de police- m’a violemment attaquée”, a-t-elle tweeté, partageant les images de l’agression. “Voilà ce que c’est d’être une femme noire candidate, a-t-elle ajouté. Je ne renoncerai pas.”

Samedi, Jeann Lugo a été mis en congé administratif, sans suspension de salaire. Son opposante a déclaré qu’elle porterait plainte. À Washington, la capitale américaine, des manifestants pro-avortement ont indiqué avoir été harcelés par des militants anti-IVG. Une femme a confié au HuffPost avoir été suivie par un manifestant anti-avortement.

Plusieurs hommes opposés à l’avortement se sont rassemblés samedi matin devant la seule clinique de l’État conservateur et pauvre du Mississippi pratiquant l’IVG pour intimider les femmes qui s’y rendent.

Selon un rapport de la National Abortion Federation (Fédération nationale de l’avortement), qui date de 2020, le mouvement anti-avortement est responsable d’au moins onze meurtres, 26 tentatives de meurtres, 42 attentats à la bombe et 194 incendies criminels, visant notamment des professionnels de santé pratiquant l’IVG.

À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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