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Étude de Didier Raoult : l’ANSM va saisir la justice

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) « s’apprête à saisir la justice » concernant la publication d’une étude « pré-print » cosignée par Didier Raoult, ici en mars 2022.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) « s’apprête à saisir la justice » concernant la publication d’une étude « pré-print » cosignée par Didier Raoult, ici en mars 2022.

Une étude co-signée par l’ex-directeur de l’IHU sur le traitement du Covid-19 « aurait dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes et d’une autorisation de l’ANSM ».

SANTÉ - Les travaux de l’ancien patron de l’IHU de Marseille sur l’efficacité supposée de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19 continuent de faire des vagues. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) « s’apprête à saisir la justice » concernant la publication d’une étude « pré-print » cosignée par Didier Raoult, ont appris ce samedi 3 juin nos confrères du Parisien, de Franceinfo et de BFMTV.

Cette étude, qualifiée en début de semaine de « plus grand essai thérapeutique sauvage connu » par seize sociétés savantes de médecine, a été réalisée sur 30 000 patients malades du Covid, soignés à l’IHU entre le 2 mars 2020 et le 31 décembre 2021. Les sociétés savantes appelaient les autorités à prendre « les mesures adaptées aux fautes commises », au nom de la « sécurité des patients ».

Une autorisation préalable de l’ANSM

L’ANSM a analysé ce programme de recherche et a annoncé que « cette étude peut être qualifiée de RIPH [recherche impliquant la personne humaine] de catégorie 1 ». En d’autres termes, elle « aurait dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et d’une autorisation de l’ANSM pour être mise en œuvre », fait savoir l’ANSM. Didier Raoult a annoncé, vendredi soir, avoir retiré l’étude en question.

C’est à la suite de précédents signalements de l’ANSM que le parquet de Marseille avait ouvert, le 14 juillet 2022, une information judiciaire sur des essais cliniques effectués à l’IHU, pour « faux en écriture », « usage de faux en écriture » et « recherche interventionnelle impliquant une personne humaine non justifiée par sa prise en charge habituelle sans obtention de l’avis du comité de protection des personnes et de l’autorisation de l’ANSM ».

Dans le cadre de cette information judiciaire, les gendarmes de l’Oclaesp (l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) sont intervenus ce mercredi 31 mai à l’IHU de Marseille pour procéder à la perquisition de documents relatifs à ces essais cliniques réalisés entre 2021 et 2022.

VIDÉO - Didier Raoult: "Il n'y a jamais eu d'essai thérapeutique"