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En 2022 les émissions de la France ont encore plus baissé que prévu, et la météo y est pour beaucoup

Si les émissions de gaz à effet de serre de la France sont en baisse grâce aux secteurs du bâtiment et de l’industrie, celles du transport et de l’énergie sont à la hausse.
Si les émissions de gaz à effet de serre de la France sont en baisse grâce aux secteurs du bâtiment et de l’industrie, celles du transport et de l’énergie sont à la hausse.

CLIMAT - C’est un meilleur résultat que ce qui avait été annoncé. Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,7 % en France en 2022, on estimait jusqu’alors ce recul à 2,5 %.

Les émissions de gaz à effet de serre, dont le principal est le CO2, sont la cause directe du changement climatique. Leur baisse est donc une très bonne nouvelle pour le climat… À condition qu’elle se poursuive et que cette année ne soit pas épisodique.

Moins de chauffage, moins d’émissions

« Après une baisse massive en 2020 versus 2 019 (-9,0 %) et un rebond partiel en 2021 versus 2 020 +5,7 %, les émissions de CO2e sont reparties à la baisse en 2022 versus 2021 (-2,7 %) » affirme le Citepa, l’organisme mandaté pour réaliser l’inventaire français des émissions.

Et si les émissions ont baissé en 2022, c’est surtout grâce au secteur du bâtiment qui enregistre -14,7 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’an dernier. C’est le résultat d’un hiver doux et du plan de sobriété français « forcé » d’être mis en place par la crise de l’énergie, conséquence de la guerre en Ukraine.

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Lorsque les prix de l’énergie se sont envolés, les Français ont été appelés à baisser leurs radiateurs et à surveiller leurs consommations d’énergie. On se rappelle notamment de l’outil EcoWatt, largement relayé par le gouvernement, qui permettait d’envoyer des alertes aux consommateurs en cas de tension sur le réseau électrique.

La baisse des émissions de gaz à effet de serre est aussi due au secteur de l’industrie manufacturière qui a réduit de 6,4 % ses émissions par rapport à 2021.

Augmentation des émissions pour l’énergie et le transport

Mais attention, cette tendance globale à la baisse masque d’importantes disparités selon les secteurs. Les émissions de l’industrie de l’énergie ont par exemple augmenté de 4,9 % en 2022. Un chiffre qui s’explique par l’indisponibilité de plusieurs centrales nucléaires : à la fin de l’année 21 réacteurs nucléaires sur les 56 présents en France n’étaient pas fonctionnels.

Une situation est due à des opérations de maintenance mais aussi à des fissurations inattendues. Cet arrêt du nucléaire a été en partie pallié par une forte augmentation de l’utilisation des centrales à gaz et ponctuellement à charbon, particulièrement polluantes.

« En 2022, malgré la crise énergétique, nous sommes parvenus à accélérer le rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, et à faire mieux que ce à quoi nous nous étions engagés », a salué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Le Citepa note que « pour l’instant, sur la période 2019-2022, la moyenne des émissions est estimée à 410 Mt CO2 », soit en dessous du seuil fixé par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui prévoit 422 MtCO2e par an en moyenne entre 2019 et 2023.

La Première ministre Élisabeth Borne a récemment dévoilé une nouvelle trajectoire pour atteindre 270 millions de tonnes équivalentes C02 en 2030. La France entend réduire ses émissions de 50 % en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens, ce qui implique de les abaisser deux fois plus vite qu’aujourd’hui.

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