Didier Deschamps : "La France sera sur le toit du monde pendant quatre ans"

EQUIPE DE FRANCE – Ce deuxième titre de champions du monde, ses joueurs, son destin… Didier Deschamps s’est longuement confié au Parisien, au lendemain d’un Mondial en Russie couronné de succès.

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Didier Deschamps n’est pas un grand bavard devant la presse. Pourtant, le sélectionneur des Bleus, tout juste auréolé d’un titre de champion du monde 20 ans après celui obtenu en tant que capitaine, s’est longuement confié au Parisien, dans un entretien paru ce vendredi. Loin du discours policé des conférences de presse, DD est revenu sur le parcours de son groupe au Mondial en Russie, mais également sur les épreuves qu’il a traversées.

Une victoire du destin

Loin de vouloir être prétentieux, l’ancien capitaine de l’équipe de France admet avoir été convaincu de la victoire de ses joueurs en finale. “Je le savais un petit peu avant. C’est comme ça. C’est écrit, c’est le destin. Il fallait que ça passe et ça s’est passé”. Mais cette sensation ne l’a pas empêché d’être très fier au moment de voir Hugo Lloris, capitaine de cette génération 2018 soulever le trophée. Bien au contraire. “Il n’y a rien qui est au-dessus de l’équipe nationale. La France sera sur le toit du monde pendant quatre ans. C’est une consécration. (…) En 2016, on avait laissé passer une opportunité incroyable, même si avec du recul, on se rend compte que cette expérience nous a servis. On a pu appréhender cette finale de la Coupe du monde différemment. Quitte à choisir, il n’y a rien de plus fort qu’un titre mondial.” Surtout, le sélectionneur avoue : “Ma fierté première, c’est d’avoir construit un groupe”.

Rejetant les critiques sur le style affiché par ses joueurs en Russie, l’ancien milieu de terrain est convaincu que son équipe a conquis ce titre mondial “par le mérite” et “la qualité sur le terrain”. “Cette Coupe du monde était à part, ajoute Deschamps. Je l’ai constaté dès le début. Elle n’a pas donné raison aux équipes qui avaient une grande possession du ballon. Pour reprendre un terme de Guy Stéphan (son adjoint), je dirais que notre équipe a été chirurgicale. C’est la vérité. Nous avons fait mal.” Ainsi, s’il reconnaît volontiers que les Bleus n’ont “pas toujours tout maîtrisé”, il rappelle que “celui qui est champion du monde est meilleur que les autres, tout simplement”.

Mbappé ? Déjà “un très grand”

Le sélectionneur a également pris le temps de saluer ses joueurs, revenant particulièrement sur le rôle de certains. A l’image de Kylian Mbappé. “Il sait qu’il fait des choses que les autres ne font pas. Il est intelligent, à l’écoute. Je lui dis quand il fait les choses bien, mais tellement de gens lui disent. Je suis là pour lui dire aussi ce qui n’est pas bien même si cela ne représente que 5% de son jeu. Il corrige et il écoute. En 1998, David Trezeguet et Thierry Henry avaient son âge, mais ils n’avaient pas le même rôle. Kylian est déjà grand.”

Très attaché à Paul Pogba, Deschamps a confié ne pas avoir été surpris par le comportement de leader du Mancunien. “Je sais comment il est, il a toujours eu une réflexion par rapport au collectif. (…) Il est pour les plus jeunes un exemple de réussite. Il a déjà connu le Mondial au Brésil en 2014 et l’Euro 2016 en France. Il fait partie de la génération intermédiaire.”

Rabiot ? Une génération qui ne s’excuse pas facilement

Interrogé sur le cas Rabiot, qui avait refusé sa place de réserviste à la veille du Mondial, le sélectionneur n’a pas éludé le sujet, ne souhaitant toutefois pas se montrer catégorique quant à l’avenir du Parisien sous le maillot bleu. “Ce qui m’a particulièrement déçu, c’est qu’il puisse avoir une telle attitude par rapport au maillot (…). Il fait partie d’une génération qui a beaucoup de mal à s’excuser.”