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Affaire Amira Bouraoui: Alger rappelle pour "consultations" son ambassadeur en France

Affaire Amira Bouraoui: Alger rappelle pour "consultations" son ambassadeur en France

Les relations entre la France et l'Algérie se tendent à nouveau. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé mercredi de rappeler "pour consultations" son ambassadeur en France, à la suite de "l'exfiltration" de la militante et journaliste Amira Bouraoui via la Tunisie, lundi soir, a annoncé la présidence dans un communiqué.

Soulignant que l'Algérie a, via une note officielle, "protesté fermement contre l'exfiltration clandestine et illégale d'une ressortissante algérienne" vers la France, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l'ambassadeur d'Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat", a précisé la présidence.

Arrêtée en Tunisie vendredi d'où elle risquait d'être expulsée vers l'Algérie, la militante politique et journaliste Amira Bouraoui, a finalement pu embarquer lundi soir sur un vol à destination de la France.

Une "violation de la souveraineté nationale"

Cette Franco-algérienne faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Elle avait été interpellée par la police tunisienne alors qu'elle cherchait à prendre un avion pour la France. Une juge l'avait remise en liberté lundi mais elle avait ensuite été emmenée par des policiers tunisiens avant d'obtenir la protection du consulat français à Tunis.

Peu avant le rappel de l'ambassadeur algérien à Paris, le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué avoir exprimé mercredi, dans une note officielle, à l'ambassade de France "la ferme condamnation par l'Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l'Etat français".

Ces personnels "ont participé à une opération clandestine et illégale d'exfiltration d'une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne", a précisé le ministère dans un communiqué.

Bouraoui promet un retour "très vite" en Algérie

De son côté, la journaliste a affirmé mercredi sur Facebook: "ce n'est pas un exil, je suis chez moi ici tout comme je le suis en Algérie".

Bouraoui a estimé avoir eté "séquestrée" en Tunisie et a remercié "tous ceux qui ont fait en sorte" qu'elle ne ne retrouve pas "une autre fois derrière les barreaux", citant les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), les journalistes, les personnels consulaires de l'ambassade de France en Tunisie.

"Je serai de retour très vite" en Algérie, a-t-elle promis.

Un "dommage" aux relations algéro-françaises

Dans sa note officielle, l'Algérie a rejeté ce développement "inadmissible et inqualifiable" qui cause "un grand dommage" aux relations algéro-françaises.

Après un coup de froid depuis l'automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un net réchauffement de leurs relations à l'occasion d'un déplacement du président français Emmanuel Macron en août dernier. Les deux chefs d'Etat avaient alors signé en grande pompe une déclaration commune pour relancer la coopération bilatérale.

En octobre, c'est la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée d'une quinzaine de ministres, qui s'était rendue à Alger pour concrétiser la réconciliation entre les deux pays par des accords dans l'industrie, la création de start-ups, le tourisme et la culture.

Article original publié sur BFMTV.com