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Affaire Benalla: l'enquête sur les violences du 1er-Mai est terminée

Alexandre Benalla le 19 février 2019 à Paris - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Alexandre Benalla le 19 février 2019 à Paris - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Alexandre Benalla sera-t-il jugé pour les violences commises place de la Contrescarpe le 1er mai? Les juges d'instruction, en charge de mener les investigations sur ce volet, ont terminé leur enquête. Les magistrats ont remis au parquet de Paris l'ordonnance dite de "soit-communiqué aux fins de règlement" jeudi, a appris BFMTV de source judiciaire, confirmant les informations du Parisien.

Étape importante dans la procédure, le parquet va désormais examiner le dossier afin de rendre son réquisitoire définitif. Dans un délai de trois mois, le parquet de Paris pourra soit réclamer un procès pour un ou plusieurs protagonistes du dossier, rendre un non-lieu ou encore rendre un non-lieu partiel. Une fois le réquisitoire rendu, les juges d'instruction pourront rendre leur ordonnance de renvoi devant un tribunal correctionnel ou prononcer un non-lieu, c'est-à-dire un abandon des poursuites.

"Violences volontaires"

L'enquête a débuté il y a presque 27 mois jour pour jour. Le 26 juillet 2018, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire, une dizaine de jours après que Le Monde ait révélé l'existence d'une vidéo montrant Alexandre Benalla, vêtu d'un casque et d'un brassard de policier alors chargé de mission à l'Elysée, et homme fort dans l'entourage d'Emmanuel Macron, et Vincent Crase, salarié du parti présidentiel, violenter un couple place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de Paris en marge des cortèges du 1er-Mai.

Des juges d'instruction avaient été rapidement saisis du dossier afin de faire la lumière sur les interpellations controversées de cinq personnes, un couple place de la Contrescarpe et un autre couple et un homme aux Jardin des Plantes, le même jour. L'information judiciaire avait été ouverte notamment pour "violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique en réunion", "immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique", "port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique".

Menace d'un autre procès

Au cours de la procédure cinq personnes ont été mises en examen dans ce dossier. Outre Alexandre Benalla et Vincent Crase, un temps placés en détention provisoire pour ne pas avoir respecté leur contrôle judiciaire leur imposant d'entrer en contact, trois fonctionnaires de la préfecture de police de Paris sont mis en cause. Les trois hauts gradés sont eux soupçonnés d'avoir remis au chargé de mission les extraits de la vidéosurveillance le montrant ce fameux 1er mai 2018.

Alexandre Benalla est déjà menacé par un autre procès. Le parquet de Paris a requis qu'il soit renvoyé devant un tribunal correctionnel pour "faux", "usage de faux" et "utilisation indue" de documents professionnels, cette fois-ci dans l'affaire des passeports diplomatiques. Mis en examen dans ce dossier en janvier 2019, la justice le soupçonne d'un usage illégal de deux passeports diplomatiques et d'avoir produit un faux pour obtenir un passeport de service.

Parallèlement, le couple violenté place de la Contrescarpe avait lui aussi été poursuivi pour des violences à l'encontre des policiers présents ce jour-là. Ils avaient jeté un cendrier et une bouteille d'ordre sur les forces de l'ordre. Une réaction irréfléchie, avaient-ils dit, qu'ils ont dit regretter. Ils ont été condamnés à 500 euros d'amende chacun.

Article original publié sur BFMTV.com