Agression de Jean-Baptiste Trogneux : deux prévenus condamnés, un autre relaxé

Photo d’illustration de la chocolaterie Trogneux, à Amiens, devant laquelle le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, a été agressé le 15 mai dernier en marge d’une manifestation non déclarée.
Photo d’illustration de la chocolaterie Trogneux, à Amiens, devant laquelle le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, a été agressé le 15 mai dernier en marge d’une manifestation non déclarée.

Le procureur d’Amiens, qui a dénoncé une agression « gratuite, violente et grave » commise le 15 mai, avait pourtant requis de la prison ferme contre les trois hommes.

JUSTICE - Deux condamnations et une relaxe. Alors que se tenait ce lundi 5 juin, devant le tribunal correctionnel d’Amiens, le procès de trois hommes soupçonnés d’avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, en marge d’une manifestation non déclarée contre la réforme des retraites, tous n’ont pas connu le même sort.

Deux des agresseurs ont été condamnés à respectivement 12 et 15 mois de prison ferme, quand le dernier était relaxé « au bénéfice du doute », a-t-on appris ce lundi en fin de journée.

Une agression « gratuite, violente et grave »

Au sortir du tribunal, le père de Jean-Baptiste Trogneux a exprimé face à la presse sa gratitude pour les messages de soutien reçu par son fils. « Jean-Baptiste va mieux. Il mettra un peu de temps à se remettre entièrement, mais nous sommes confiants et restons tous unis autour de lui », a-t-il ajouté. Avant de déclarer que sa famille et l’équipe de la chocolaterie où se sont déroulés les faits aspiraient à la « sérénité et au respect », espérant que « plus aucun amalgame ne soit fait autour » de leur nom.

  

Une décision qui n’a donc pas suivi les réquisitions du parquet. Une peine de prison ferme de trois ans et demi avait en effet été requise à l’encontre de Yoan, de deux ans et demi à l’encontre de Florian et d’un an et demi à l’encontre d’Adrien, trois hommes au profil de marginaux, pour violences en réunion. Le magistrat du parquet avait dénoncé une agression « gratuite, violente et grave » commise le 15 mai.

« Ce que je crains c’est qu’on se retrouve dans quelques années devant une cour d’assises parce qu’on n’aura pas pu les empêcher de causer des faits plus graves », avait ainsi affirmé Jean-Philippe Vicentini dans son réquisitoire. À l’audience, « j’ai vu des lâches » essayant « d’échapper à leur responsabilité », a-t-il dit, demandant le maintien en détention des prévenus, âgés de 20, 22 et 34 ans.

« Leurs chocolats sont trop chers »

Lors de cette audience, seul Florian, un homme illettré déjà condamné pour viol et agression sexuelle, a reconnu avoir donné « une claque » à la victime pour défendre « les copains ». Les deux autres, dont le plus âgé est sous curatelle, déjà condamnés pour violences, admettent avoir mis des poubelles devant l’enseigne mais ont réfuté avoir porté des coups.

Invité à se justifier lors du procès ce lundi, l’un des agresseurs présumés a fourni des explications pour le moins hors-sol. « On manifestait devant la chocolaterie Trogneux parce que leurs chocolats sont trop chers », a expliqué Yoan à la barre, selon Ambre Lepoivre, une journaliste du Figaro, sur Twitter.

Patron de la célèbre chocolaterie fondée par l’arrière grand-père de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, a été violemment agressé le 15 mai devant son commerce à Amiens, par plusieurs personnes qui participaient à une manifestation non déclarée, selon son père, Jean-Alexandre. De source policière, il a reçu quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Une adolescente de 16 ans jugée ultérieurement

Selon son avocat, Franck Delahousse, il voulait « défendre la vitrine de son magasin, déjà visée à plusieurs reprises ». La chocolaterie bénéficie en effet d’une surveillance policière à chaque manifestation ces dernières années en raison du lien de parenté de ses propriétaires avec la famille Macron.

Quatre autres personnes interpellées dans ce dossier ont été relâchées après leur garde à vue. Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée ultérieurement par un juge des enfants. Dès la révélation des faits, des voix à gauche comme à droite s’étaient alarmées de la violence du débat politique, Emmanuel Macron dénonçant « des actes insupportables et inqualifiables ». Brigitte Macron s’indignant de « la lâcheté » des auteurs.

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