Alerte enlèvement après la disparition de Malek à Dunkerque : la compagne du père retrouvée morte

Le dispositif Alerte enlèvement a été déclenché après la disparition de la petite Malek à Dunkerque.
Le dispositif Alerte enlèvement a été déclenché après la disparition de la petite Malek à Dunkerque.

FAITS DIVERS - Une fillette disparue, une mère retrouvée morte, un père activement recherché : le plan alerte-enlèvement a été déclenché ce mercredi 7 juin au soir pour retrouver la jeune Malek, 8 ans, dont la trace a été perdue à Dunkerque, dans le Nord. Le père, soupçonné du meurtre, pourrait avoir fui avec elle.

Prolongé une première fois cette nuit, le plan d’alerte l’a de nouveau été en milieu de matinée et une nouvelle photo de la petite fille de 8 ans.

La jeune enfant, qui a disparu au niveau de l’avenue de la Libération, est susceptible de se trouver en présence de son père Jamel, 40 ans, selon le texte diffusé par la police judiciaire. Que sait-on du profil du père ? Que s’est-il passé ? Le HuffPost fait le point.

  • Que dit l’alerte enlèvement sur Malek et son père ?

La police décrit une petite fille aux « cheveux longs, noirs, bouclés » et les « yeux noirs ». Son père mesure 1,84 m, a les « cheveux noirs », une « corpulence normale », porte des « tatouages sur la nuque et le poignet » et peut se trouver au volant d’une Renault Twingo verte immatriculée DM 485 GJ.

« Si vous localisez l’enfant ou le suspect, n’intervenez pas vous-même, appelez immédiatement le 197 ou envoyez un courriel à alerte.enlevement@interieur.gouv.fr », indique la police.

  • Que s’est-il passé ?

Malek Younes a disparu dans la nuit de mardi à mercredi, dans le quartier des Glacis, secteur populaire de Dunkerque, où se trouve le domicile familial.

Mercredi après-midi, la compagne du père de Malek a été retrouvé morte dans son appartement. « La mère de famille, âgée de 29 ans, a été retrouvée décédée au domicile avec trois des quatre enfants sains et saufs mais une enfant de 8 ans était en revanche manquante », a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête, confirmant une information du site Actu17.

La fillette n’est pas la fille de la victime, a précisé une deuxième source proche du dossier, selon laquelle les trois autres enfants sont âgés de sept ans, deux ans et demi et sept mois.

La victime portait des traces de strangulation, ainsi que des hématomes, selon cette source. C’est la grand-mère des enfants qui a retrouvé le corps de la compagne de Jamel Younes dans vie, et a donné l’alerte. Une autopsie devra déterminer les causes exactes de sa mort.

La mère de famille décédée « avait interpellé ma coloc pour dire que si on entendait appeler à l’aide, il fallait appeler les secours. Et on n’a pas entendu crier à l’aide. On aurait dû le faire », a témoigné Sylvia, 18 ans, une voisine directe, qui habite le même immeuble depuis 6 mois. « Je l’ai entendu (dans la nuit) qui l’insultait, qui lui demandait de partir et d’un coup, après, il n’y a plus eu de bruit. Il criait très fort, disait dégage, dégage », a poursuivi sa colocataire, Mathilde.

  • Que sait-on du profil du père de Malek ?

Jamel Younes, de nationalité tunisienne, connu des services de police et de la justice, est suspecté d’enlèvement de Malek et du meurtre de sa compagne. « Le conjoint est forcément dans la liste des suspects, d’abord de l’enlèvement, ensuite potentiellement (du décès) de son épouse mais chaque chose en son temps », temporise une source policière à l’AFP qui ajoute que « le couple a déjà connu des différends ».

La femme du suspect avait d’ailleurs porté plainte à deux reprises en 2021 pour violences conjugales, rapportent nos confrères de BFM. Encore mardi soir, les policiers étaient intervenus dans le domicile du couple pour « altercation verbale ».

On le connaissait, on avait déjà eu des mots avec lui par rapport à sa femme, a témoigné une voisine, Johanna Francke, devant l’immeuble en question, un bâtiment jaune de quatre niveaux. « Ce n’était pas quelqu’un de gentil : c’était quelqu’un qui la tapait régulièrement. On avait prévenu la police. »

Le père était « très aimable à l’extérieur », mais « moi j’ai vu qu’il a levé la main », raconte une autre voisine, Delphine Vasseur, 53 ans. « C’était constamment des bagarres, des cris », ajoute-t-elle, affirmant que la police « venait régulièrement » au domicile du couple.

La dernière alerte enlèvement avait été déclenchée le 25 mai pour la petite Eya, 10 ans, enlevée en Isère par son père et un complice, alors qu’elle marchait dans la rue avec sa mère. Cette dernière avait été gazée avec un produit lacrymogène. La fillette avait été retrouvée une trentaine d’heures plus tard au Danemark, où ses ravisseurs avaient été interpellés après l’émission d’un mandat d’arrêt européen.

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