Allez Cavani, il faut se relever... Avec le PSG !

Auteur de six mois extraordinaires, l’attaquant du PSG semble avoir du mal a se retrouver depuis le début de l’année. Symbole de combativité, l’Uruguayen doit se relever.

S’il y en a bien un, qui peut se targuer de n’avoir jamais baissé les bras, subi les rencontres, et traîné les crampons, c’est Edinson Cavani. Mais alors pourquoi l’avant-centre du Paris Saint-Germain peine-t-il à se retrouver depuis quelques semaines ?

En début d’année, déjà, son retard au retour de la trêve hivernale avait jeté un froid sur ses performances, et son capitaine Thiago Silva avait même profité de l’occasion pour rappeler au numéro 9 qu’une place de titulaire, ça se méritait. Et très vite, c’est sur le terrain que l’attaquant avait répondu, explosant le record de buts de Zlatan Ibrahimovic et s’offrant les louanges de toute une capitale amourachée. Et puis, le soufflé est retombé. Non, Edinson Cavani n’a rien perdu de sa grinta, de son envie de dévorer chaque ballon sur un terrain. Non, il n’a pas perdu cette rage devant les filets qui tremblent et cette fureur quand les ballons ne lui viennent pas. Mais c’est un fait, le Matador peine à retrouver sa réussite des grands jours.

Cavani est de la trempe de ces attaquants morts de faim, qui ne se contenteront jamais de quelques miettes. De ceux que les matches muets rendent fous et que les disettes déstabilisent, matches après matches. Et ces dernières semaines, s’il a beaucoup tenté, il a moins réussi. D’ailleurs, sur la première partie de saison, l’ancien Napolitain marquait en moyenne un but par match (25 buts en 25 matches) tandis que la moyenne chute quasiment de moitié depuis la reprise en 2018 (8 buts en 14 matches).

Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? Pas vraiment. Car quand on voit que l’Uruguayen s’est montré décisif à 41 reprises en 38 matches depuis le début de la saison, on comprend que les baisses de régime semblent assez légitimes pour un joueur aussi engagé. Et les moments de fatigue aussi, puisqu’il a pris part à 80% des matches de son équipe depuis le début de la saison. Il suffit de regarder chez les voisins européens, et du côté des Higuain, Lewandowski ou autre Benzema pour voir que les meilleurs attaquants connaissent eux aussi des périodes moins clinquantes.

A Paris, forcément, le contraste est saisissant quand on voit Angel Di Maria étinceler dans un trio où les dés semblaient pourtant pipés. C’est simple, l’ailier argentin s’est montré deux fois plus décisif (15 buts et 10 passes décisives) que l’avant-centre depuis le début de l’année (8 buts et 4 passes décisives). Et contre les Aiglons ce dimanche, c’est bien le n°11 qui s’est amusé à déstabiliser la défense niçoise, au nez et à la barbe de son coéquipier.

Sorti à l’heure de jeu au match aller face au Real sans apporter le danger, buteur au match retour mais frustré de son manque de connivence ce soir-là avec Mbappé, le Parisien semble avoir du mal à digérer l’élimination collective. Et ses propres errances remarquées au Bernabeu le soir de ses 31 ans. Sorti à nouveau contre Angers dès la 58e minute, puis ce dimanche contre Nice à un quart d’heure de la fin du match alors que le score était nul, la coupe semble pleine pour le serial buteur.
Il faut dire qu’à l’Allianz Riviera, Cavani a fait de l’ancien Cavani : des actions dangereuses mais trop confuses pour être décisives, des à peu près qui n’ont pas été concluants, de l’agacement et beaucoup de frustration. Un poteau, un penalty non sifflé, deux occasions franches d’ouvrir le score, une passe décisive sifflée hors jeu à tort… Cavani a aussi joué de malchance, celle qu’il traînait avec son spleen de l’époque Zlatanesque.

Et dans un duel à distance mené à la baguette par un Balotelli remuant, Cavani s’est montré bien esseulé sur le front de l’attaque francilienne :

  • Cavani : 76 min jouées, 16 ballons touchés, 3 tirs, 71% passes réussies, 0 centre

  • Balotelli : 90 min jouées, 52 ballons touchés, 7 tirs, 86% passes réussies, 3 centres

Alors oui, Cavani traverse une petite période moins faste, mais il y a aussi la perspective d’un Mondial qui se profile du côté de la Russie, et la blessure de Neymar a peut-être de quoi le refroidir, dans l’engagement.
Il y a aussi l’absence du Brésilien, qui dispense toute l’équipe parisienne de solutions offensives non négligeables et qui trouble les circuits habituels dans la création du jeu. Il y la déception d’une élimination européenne qui ne lui laisse que l’amertume des compétitions franco-françaises qu’il a déjà toutes gagnées. Il y a des carences toujours existantes dans la technique, et sur laquelle beaucoup se jettent, car elles sautent davantage aux yeux quand il se montre moins décisif. Et quand il ne peut pas combler ses manques par ses remarquables ressources mentales et physiques. Alors oui, la machine est enrayée, mais il suffira d’un déclic pour que tout s’efface. Le Matador reste le Matador, et ce n’est pas pour rien qu’il a conquis le panthéon du football parisien, et le coeur de ses supporters avec.

Et puis Cavani est impliqué dans un but toutes les 77 minutes cette saison. Un ratio qui a de quoi faire pâlir d’envie les plus grands attaquants du continent. Il n’appartient qu’à lui de faire honneur à ses statistiques et de retrouver son rang pour les futures échéances qui attendent le PSG. Car si elles n’auront pas l’éclat d’une Ligue des champions, elles auront le mérite de pouvoir disposer trois trophées de plus sur l’étagère d’un homme qui a jusque-là répondu présent dans les finales. Et de le faire entrer, encore un peu plus, à force de mérite et d’abnégation, dans la chronologie de l’histoire rouge et bleu. En attendant de savoir si oui ou non, les spéculations qui entourent ses envies de départ viendront se confirmer l’été prochain.

Ambre Godillon