Les anciennes cités mayas étaient dangereusement contaminées au mercure

Une étude met en lumière d'importants taux de contamination au mercure dans les sols occupés durant l'ère maya, au Mexique et en Amérique centrale. Destinée à la confection d'objets décoratifs et religieux, l'exploitation de ce métal lourd hautement toxique n'aurait pas été sans conséquence sur la santé des populations.

Nous savons depuis longtemps que des concentrations élevées de mercure, métal lourd liquide et peu visqueux à température ambiante, peuvent être toxiques pour l'Homme : le premier cas recensé d'empoisonnement au mercure remonte en effet à l’an 50 avant J.-C. Pour autant, ses effets néfastes sur la santé n’ont pas empêché des populations entières, dans certaines régions du monde, de l’exploiter intensivement, augmentant les concentrations de mercure dans l'atmosphère de 300 à 500 % par rapport aux niveaux naturels. Publiée le 23 septembre 2022 dans la revue , une étude se penche, elle, de façon inédite sur les conséquences de la longue et abondante utilisation du mercure par les , tant sur la santé des membres de cette civilisation que sur leur environnement.

Cinabre et récipients entiers

Si l’emploi du mercure au sein des premières sociétés mésoaméricaines n’a rien d’une découverte - nous en avons retrouvé des traces dès 2.000 avant J.-C. chez les Olmèques - celle-ci reste néanmoins assez mal documentée. La forme répertoriée la plus courante est le cinabre, ou sulfure de mercure (HgS), un minéral rouge vif largement utilisé par les anciens Mayas pour la décoration, l'artisanat et les rituels, tout particulièrement en milieu funéraire. Plus rarement, des récipients remplis de mercure liquide, dit "élémentaire", ont été retrouvés dans des tombes. "Mais il est possible qu'il y en ait eu beaucoup plus - et que ces contenants soient tout simplement restés invisibles dans les archives archéologiques actuelles", estiment les auteurs de la publication sur le site de la communauté universitaire .

 Crédit : Princeton University Art Museum
Crédit : Princeton University Art Museum

Un pendentif en jade olmèque de formation moyenne (vers 1000-500 avant J.-C.) avec du cinabre dans des lignes incisées. Crédits : Collections des musées d'art de l'Université de Princeton en ligne.

Cet usage, que les chercheurs estiment s’être étendu sur près d’un millénaire, entre 250 et 1100 de notre ère, aurait été à l’origine d’une pollution intense des sols à l’époque qui per[...]

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