Angel Di Maria, le facteur X du PSG version Tuchel

Depuis le début de la saison, l’Argentin démontre match après match qu’il mérite le nouveau statut dont il bénéficie sous Thomas Tuchel.

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Non, au Paris Saint-Germain, il n’y a pas que la célébrissime MCN, composée de Mbappé, Cavani et Neymar. Et s’ils cristallisent beaucoup de jalousies, s’ils attirent toutes les caméras et collectionnent les statistiques affolantes, ils ne sont pas tous seuls à faire frémir les défenses adverses. Il y a aussi Angel Di Maria.

Quatrième roue du carrosse sous Unai Emery, qui ne se gênait pas pour en faire une doublure, Di Maria a longtemps vu son statut de titulaire franchement ébranlé depuis son arrivée dans la capitale. Il faut dire que l’Argentin n’avait pas non plus démontré l’envie constante de se battre.
Irrégulier, tantôt décisif, tantôt nonchalant, parfois même boudeur, celui qui arrivait d’une pige ratée du côté de Manchester en gardait clairement sous les crampons en attendant les arrivées de la concurrence.

Chaque fois, le même schéma se répétait : il fallait que Draxler débarque l’hiver, ou que Mbappé et Neymar signent durant l’été, pour que Di Maria, piqué au vif, rebooste ses performances.

La saison dernière, le spleen aura duré toute la première partie de saison, tant l’idée de réintégrer le trio offensif, au nez et à la barbe d’une attaque à 400 millions d’euros, semblait impossible. C’était davantage sur le banc de touche, aux côtés des Draxler, Pastore, Lo Celso ou encore Lucas, que Di Maria s’agaçait.

Mais Angel est un diesel, et force est de constater que quand la machine repart, elle fait des étincelles et tord quelques critiques. Entre le retour tardif de Cavani, la blessure de Neymar, et celle de Mbappé, le Di Maria saisissait l’opportunité et devenait même le joueur le plus décisif de la seconde partie de saison.

Le coup de coeur Tuchel

Il n’en fallait pas moins pour qu’à son arrivée au Paris Saint-Germain, Thomas Tuchel décide de balayer d’un revers de main les envies de départs de l’Argentin et bouscule la hiérarchie habituelle pour y installer son nouveau chouchou. Désormais, le PSG ne comptera plus un trio, mais un quatuor offensif, avait prévu le technicien allemand.

« J’aime beaucoup Di Maria. C’était un de mes joueurs préférés quand je le regardais à la télévision. C’est un cadeau pour moi. C’est très facile avec lui, parce qu’il est un professionnel au top. Il a d’extraordinaires qualités et travaille toujours pour l’équipe », se réjouissait Tuchel en conférence de presse.

Finis, les allers et retours sur le banc de touche, les sorties sans saluer Emery et les buts non célébrés : on pouvait retrouver le Di Maria des grandes heures. Celui qui dépense, dribble, tente et relance ses coéquipiers d’une passe lumineuse. Qui est tout, sauf un supersub.
Résultat, sur ses six premiers matches de Ligue 1, Di Maria était impliqué dans pas moins de six buts.

« L’entraîneur est tout de suite venu parler avec moi. Il m’a fait comprendre qu’il comptait sur moi, que j’étais important pour l’équipe. Il m’a donné ce petit plus de motivation pour cette saison », justifiait l’intéressé au micro de Telefoot.

Et depuis, force est de constater qu’entre les deux hommes, la mayonnaise a prise. En faisant confiance aveugle à l’ancien Madrilène, Tuchel s’est offert le meilleur visage de celui-ci. Finalement, l’attaquant de l’Albiceleste n’avait peut-être pas besoin d’une concurrence exacerbée pour renaitre, n’avait pas besoin d’électrochoc pour se réveiller, ni de temps pour se préparer. Il avait juste besoin de la confiance d’un coach qui allait lui offrir assez le temps de jeu pour s’intégrer durablement dans un 11.

PSG : Inquiet pour Verratti et Di Maria avant Naples, Tuchel peste
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Depuis son arrivée, Tuchel n’a pourtant eu de cesse d’expérimenter les systèmes, mais n’a jamais abandonné l’idée de placer le n°11 sur le terrain. Résultat, aucun autre joueur du PSG n’a été plus décisif qu’Angel Di Maria en 2018, et il parvient à faire frémir toutes les statistiques, dans une équipe pourtant incarnée par les meilleurs joueurs offensifs de la planète football.

Auteur à nouveau ce samedi, contre Amiens, d’un doublé de passe décisive, ADM a surtout montré le calibre d’un joueur qui était fait pour la lumière.
Non, il n’a pas la popularité de Mbappé, la technique de Neymar ou la combativité de Cavani, mais DI Maria est l’homme parfait pour valoriser ces trois joueurs dans l’arrière-salle du milieu de terrain.

Surtout, l’Argentin offre à Tuchel ce qu’il affectionne le plus : une panoplie d’options tactiques avec un joueur hybride qui ne demande qu’à jouer dans tous les compartiments de jeu. Balladé comme ailier gauche, ailier droit droit ou relayeur dans un 4-3-3, piston gauche dans un 3-5-2 ou meneur de jeu dans un 3-4-3, il peut également évoluer à gauche d’un 4-2-3-1 ou muter au cours d’un même match. Comme lors du choc contre Lyon, après l’expulsion de Kimpembe, lorsque le natif de Rosario est descendu d’un cran rejoindre Verratti et Marquinhos, pour laisser Mbappé et Neymar occuper ensemble le front de l’attaque.

« C’est un cadeau de travailler avec un joueur comme Angel, il est toujours le premier joueur dans le vestiaire, il est super professionnel. Il travaille toujours dur à l’entraînement, il peut jouer dans plusieurs positions et c’est toujours à un haut niveau. Il est totalement fiable pour moi, c’est très facile avec lui. C’est un joueur très important parce qu’il se rend nécessaire pour l’équipe. Il joue pour l’équipe et pas pour son ego, c’est très important pour nous. Il a de l’expérience à un top niveau », avait clairement signifié Tuchel en conférence de presse, comme une ultime preuve de l’affection dont avait tant besoin DI Maria pour s’autoriser à briller.

Mieux encore, au-delà d’être l’un des joueurs les plus remuants du PSG sous l’ère Tuchel, le trentenaire surprend même à faire évoluer son jeu. S’il ne s’est pas totalement débarrassé de ses rushs parfois inutiles et de la passe de trop, Di Maria s’attache désormais à participer comme aucun autre à l’effort collectif. Mort de faim à la récupération du ballon aux côtés de Verratti, en soutien au surnombre sur les relances, et capable de suivre Cavani dans ses intentions défensives, l’Argentin rentre parfaitement dans la philosophie de jeu insufflée par son coach.

Avant la réception de Naples mercredi, il reste désormais un véritable objectif à Di Maria pour retrouver tout son volume : être capable de briller dans les plus grands rendez-vous du PSG. La régularité et l’efficacité sur le terrain européen, c’est l’ambition du PSG, de Tuchel, et désormais celle de Di Maria s’il veut lui aussi être l’un des grands artisans de l’histoire rouge et bleu. Et pourquoi pas, rappeler au bon souvenir de la capitale celui qui avait été si précieux lors de la Décima du Real Madrid….

Ambre Godillon