Angers: condamné à la Ligue 2, le SCO pourra-t-il se relever de sa saison désastreuse ?

Angers: condamné à la Ligue 2, le SCO pourra-t-il se relever de sa saison désastreuse ?

Encore battu vendredi soir, cette fois par le PSG (2-1), l'Angers SCO n’est pas - encore - mathématiquement relégué en Ligue 2, mais la descente au niveau inférieur lui est promise, et ce à l’issue d’une saison catastrophique pour un club en passe de battre de tristes records (plus faible nombre de points, plus grand nombre de défaites…). Après deux limogeages d’entraîneur (Gérald Baticle puis Abdel Bouhazama), le SCO a donné les clés de l’équipe première à Alexandre Dujeux pour finir la saison le plus "proprement" possible, et pour préparer l’avenir aussi.

Il n’est pas rare à ce stade de la saison de voir des directions de club tenter d’anticiper la Ligue 2 avant même la fin du championnat pour se préparer au mieux. Mais voilà, après un tel exercice, difficile de travailler sur la saison 2023-2024 de deuxième division en se basant sur ce qui a été fait correctement cette année...

Repartir d'une page blanche ?

Alexandre Dujeux lâche ainsi, un brin désemparé : "Je suis un éducateur, je suis là pour faire en sorte que les joueurs respectent le club jusqu’au bout. Après, préparer l’avenir c’est difficile, on a beaucoup de joueurs en fin de contrat, d’autres devraient partir pour rester en Ligue 1… Maintenant il faut cibler ceux qui pourrons aider le SCO à l’avenir et voir les jeunes qui portent les valeurs du club."

A Angers, pas moins de 12 joueurs arrivent en fin de contrat le 30 juin, et pas des moindres : Loïs Diony, Ibrahima Niane, Sada Thioub, Pierrick Capelle, Abdoulaye Bamba ou encore Souleyman Doumbia… La théorie de la page blanche semble donc être plus probable pour le SCO l’été prochain. La continuité étant de toute façon proscrite par la médiocrité de l’exercice en cours.

Le club envoie déjà des messages. A Doumbia, par exemple, dont l’attitude et l’investissement posent problème et qui n’a pas été convoqué, une nouvelle fois, face à Paris ce vendredi. "J’attends un plus haut niveau de professionnalisme, explique Dujeux, pour jouer il faut être prêt physiquement et mentalement. Ce n’est pas le cas de Souleyman."

"Tout le monde a la tête dans le seau"

Angers va donc péniblement terminer sa saison avec des joueurs qui tenteront de ne pas lâcher, mais cela sera difficile comme l’explique un joueur du vestiaire: "C’est dur car tout le monde a la tête dans le seau, après une saison comme ça chaque joueur se remet en question sur ses propres qualités, sur sa carrière." Avant d’ajouter: "C’est sûr qu’il ne faut pas lâcher, ne serait-ce que par orgueil. Et puis tout le monde a à cœur de prouver que nous sommes des bons joueurs de foot!"

Dans cette situation, le risque est parfois de vouloir briller individuellement. "Le problème, si tu veux te montrer à tout prix pour signer ailleurs et essayer d’oublier le bourbier qu’aura été cette saison, c’est de devenir individualiste, prévient-on au SCO. Or à la fin d’une saison comme ça, si on doit réussir quelques résultats sur les six dernières journées, ça ne pourra être que collectivement."

Reste que les problèmes du SCO ne sont pas seulement sportifs, dans les coulisses les choses ne sont pas plus reluisantes. Saïd Chabane, ex-président du club qui a cédé le navire a son fils, est convoqué le 7 juin au tribunal judiciaire de Bobigny pour fixer la date de son procès pour blanchiment en bande organisée. Un sponsor du club s’emporte : "Il y a quelques années, on jouait la finale de la Coupe de France, et là, voir le club descendre, ça fend le cœur. Je n’ai pas envie de lâcher l’institution mais pour ce qui est de la direction…. Ce n’est pas compliqué: depuis le départ de Stéphane Moulin, il n’y a que des mauvais choix qui sont faits." Ce sont donc tous les échelons d’un club qui semblent vaciller, et le monument SCO semble pouvoir s’effondrer… durablement.

Article original publié sur RMC Sport