Après avoir évoqué "un problème avec la communauté tchétchène en France", Mélenchon rétropédale

Jean-Luc Mélenchon le 17 octobre, lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty à Paris. - BFMTV
Jean-Luc Mélenchon le 17 octobre, lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty à Paris. - BFMTV

C'est un rétropédalage auquel Jean-Luc Mélenchon ne nous a pas habitué. Dans un billet publié sur son blog jeudi, le chef de file de la France insoumise est revenu sur ses propos tenus sur la communauté tchétchène, disant regretter avoir employé le mot "communauté". Une façon de clore la polémique lancée dimanche, et pour laquelle plusieurs députés insoumis se sont désolidarisés.

Un appel à "expulser" les Tchétchènes

Place de la République le week-end dernier, en marge du rassemblement en hommage à Samuel Paty, le leader de la France insoumise a déclaré devant nos caméras qu'il y avait "un problème avec la communauté tchétchène en France", appelant à "expulser" les Tchétchènes qui agissent sur le terrain de "l'islamisme politique".

Des propos qu'il a ensuite répétés sur le plateau de LCI dans la soirée. Jean-Luc Mélenchon faisait référence à la nationalité de l'assaillant qui a décapité le professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine.

Rapidement, la communauté tchétchène, par la voix de l'Association des Tchétchènes d'Europe, est montée au créneau. Cette dernière a demandé mardi de déposer plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour "incitation à la haine", ne pouvant pas elle-même le faire pour des raisons juridiques.

Une erreur

Dans les rangs des Insoumis également, cette prise de parole a surpris. Sur le plateau de France 2 mercredi, le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a souligné qu'il avait "eu l'occasion juste en sortant de cette émission de dire qu'il avait commis une erreur en utilisant le terme communauté, qui donne l'impression de s'attaquer à tel ou tel".

Jeudi, Jean-Luc Mélenchon a donc renouvelé ses excuses sur son site: "Je regrette d’avoir utilisé le mot 'communauté' à propos des Tchétchènes." Et de poursuivre:

"Dans le contexte de malveillance et de harcèlement auquel je suis soumis, cette expression a pu être utilisée pour faire croire que j’attribuerais à tous les Tchétchènes l'horreur du comportement individuel de quelques-uns. Le ministre de l'Intérieur s’y est abaissé. Ce n'est pas le cas évidemment."

"Un bouc émissaire de confort"

"Il n'a rien à voir avec ma façon de voir (...) Dans le contexte, il n'était pas approprié", a insisté celui qui sera selon toute vraisemblance candidat pour la troisème à l'élection présidentielle en 2022.

Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, cette polémique est nourrie par "ceux qui s’abandonnent aux surenchères stigmatisantes." Il dénonce enfin une campagne où la France insoumise est devenue "un bouc émissaire de confort pour toutes sortes de personnages et de clans aux motivations les plus diverses".

Article original publié sur BFMTV.com