Après le gain du gros globe, Julia Simon est-elle partie pour régner ?
Son âge, son tempérament et la retraite de plusieurs concurrentes semblent ouvrir la porte à Julia Simon. Mais il lui faudra aussi digérer cette saison au sommet.
Une ère ou bien une heure ? Pas évident de savoir si le règne entamé samedi par Julia Simon est appelé à durer. Ce n'est pas courant chez ces dames, où seize biathlètes ont inscrit leur nom au palmarès de la Coupe du monde en vingt ans (huit pour les hommes). Mais plusieurs indices laissent à penser que Julia Simon a un bel avenir devant elle.
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Premier élément en ce sens, son âge. 26 ans. « C'est le bon compromis entre expérience, vécu et quantité d'entraînement, estime son coach Cyril Burdet. Julia est dans la meilleure période de sa carrière. Et on peut trouver des points d'amélioration, des petites marges de manoeuvre sur certains gestes pour la faire progresser sur les skis. »
Idem à la carabine. « Au couché, si elle tient un niveau comme ça (93 %), chapeau ! estime le maître d'armes Jean-Paul Giachino. Après, au debout (87 %), elle peut encore gratter quelques points pour être à 90 %. Mais l'essentiel, c'est de garder ce niveau et cette régularité. »
Restent les Oeberg et les ItaliennesAu-delà de ça, Simon va jouir d'un contexte favorable : Marte Roeiseland, Tiril Eckhoff (les deux précédentes lauréates du trophée) et Denise Herrmann-Wick arrêtent leur carrière. La championne olympique Justine Braisaz a certes prévu d'effectuer son retour, mais elle n'a jamais possédé la régularité nécessaire à une lauréate du globe. Restent les soeurs Oeberg et les Italiennes Dorothea Wierer et Lisa Vittozzi.
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Mais le gros point positif est le tempérament de Julia Simon : c'est une battante, une vraie. Tout au long de l'hiver, elle a assumé son statut de leader, prenant ses responsabilités et menant le peloton dans les épreuves à confrontation, mettant en application sa devise : « Un dossard jaune, ça ne se défend pas, ça va se chercher. »
Reste à passer un écueil : la digestion de cette saison hors norme. « L'enjeu, estime Burdet, c'est la gestion de l'après-saison, surtout comme celle qu'elle vient de vivre. Les pressions sont hyper importantes, il y a des contraintes psychologiques énormes sur des saisons comme ça ». Quentin Fillon Maillet pourra en effet lui expliquer à quel point c'est difficile.
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