Après l'échec de l'abrogation de la réforme des retraites, la Nupes va déposer une motion de censure

Continuer à se battre. Après le retrait de la proposition de loi Liot sur l'abrogation de la retraite à 64 ans, la gauche a annoncé ce jeudi midi le dépôt d'une motion de censure.

"Face au coup de force anti-démocratique (...) l'ensemble des groupes de la Nupes porteront une motion de censure qui devrait être examinée en début de semaine prochaine", a déclaré Mathilde Panot, la patronne des députés insoumis.

"Ne jamais lâcher le combat"

Les élus de la Nupes ont également annoncé faire "un serment du 8 juin" pour "ne jamais lâcher le combat contre la réforme des retraites".

Le groupe indépendant Liot n'a pas encore décidé s'il s'associait à l'initiative ou s'il souhaitait lui-même déposer sa propre motion de censure. Cette option pourrait pousser la gauche à retirer son texte pour offrir plus de chances à une motion de censure transpartisane.

C'est ce qui s'était passé en mars dernier après l'activation du 49.3 sur la réforme des retraites. De quoi donner des sueurs froides à l'exécutif. Élisabeth Borne n'avait alors échappé qu'à 9 voix près au renversement de son gouvernement lors de cette tentative.

La conclusion de semaines de bataille autour de l'article 40

Mais, même en cas d'adoption de la motion de censure, rien ne contraindrait Emmanuel Macron à abroger la réforme des retraites. Il pourrait même sur le papier accepter la démission de sa Première ministre avant de lui demander de se maintenir à son poste, tout en créant une situation politique explosive.

Cette annonce est cependant l'aboutissement de plusieurs semaines de débats très tendus sur l'abrogation de la réforme des retraites. La macronie et les oppositions ont vivement ferraillé sur la recevabilité de cette proposition de loi.

Retrait du texte sur l'abrogation

Yaël Braun-Pivet a finalement dégainé l'article 40 qui précise que tout texte défendu à l'Assemblée nationale doit être compensé financièrement pour ne pas peser sur les finances publiques. La majorité présidentielle jugeait que ce n'était pas le cas de ce texte qui proposait de financer le retour à la retraite à 60 ans par une taxe sur le tabac - un grand classique des propositions de loi.

La coutume parlementaire veut cependant que les textes défendus par les oppositions soient jugés recevables. Cette manœuvre, jusqu'ici jamais utilisée dans l'histoire, a mis le feu aux poudres lors des échanges à l'Assemblée sur la proposition de loi en séance, ce jeudi matin.

Après la discussion générale, le groupe Liot a finalement décidé de retirer sa proposition de loi qui n'avait plus guère de sens. "Nous avons tenté d'aller au bout de cette démarche" sans y parvenir, a regretté Bertrand Pancher, le président du groupe Liot.

Article original publié sur BFMTV.com