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Après l’Ukraine, la Moldavie ciblée par la Russie ?

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov attends a joint press conference with his Egyptian counterpart following their talks in Moscow on January 31, 2023. (Photo by MAXIM SHIPENKOV / POOL / AFP)
MAXIM SHIPENKOV / AFP Russian Foreign Minister Sergei Lavrov attends a joint press conference with his Egyptian counterpart following their talks in Moscow on January 31, 2023. (Photo by MAXIM SHIPENKOV / POOL / AFP)

Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, a évoqué une possible intervention en Moldavie lors d’une interview télévisée. Un scénario redouté de longue date.

INTERNATIONAL - La guerre russe en Ukraine va-t-elle s’étendre aux pays voisins ? Lors d’une interview télévisée dont un extrait a été publié par le média Nexta ce jeudi 2 février, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a semé le doute en évoquant le cas de la Moldavie, petit pays d’Europe de l’Est situé entre l’Ukraine et la Roumanie.

Dans cet entretien, Sergueï Lavrov fait face à un journaliste qui lui demande : « C’est un projet [la guerre en Ukraine] qui se déroule avec succès. Les objectifs ont été remplis. Quel pays autour de la Russie pourrait suivre le même chemin ? Le Kirghizistan ? Le Kazakhstan ? »

« La Moldavie est considérée », lui répond sans hésiter le chef de la diplomatie russe. Et de donner ses raisons : « D’abord, parce qu’ils ont mis une présidente à la tête du pays en utilisant des méthodes qui sont loin d’être démocratiques. Une présidente qui a surtout envie de rejoindre l’Otan, a la citoyenneté roumaine, est prête à unifier son pays avec la Roumanie, et de manière générale, qui est prêt à presque tout. »

La cheffe d’État en question, Maia Sandu, a été élue en 2020 face au sortant Igor Dodon, à la politique pro-russe notoire. Elle a fait part de ses ambitions européennes et indiqué qu’elle voterait « oui » à un éventuel référendum sur l’unification de la Roumanie et de la Moldavie.

La Moldavie sous pression russe depuis des mois

Sur Twitter, le porte-parole des Affaires étrangères moldave Daniel Voda a répliqué : « Nous rejetons les déclarations du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov concernant la Moldavie et récemment exprimées lors d’une interview télévisée. Il est clair qu’elles font partie de la rhétorique menaçante déjà bien connue de la diplomatie russe. »

 

Il y a presque un an, l’Ukraine voyait les chars russes débarquer sur son territoire après des mois de tensions. La Moldavie, pays voisin de quelque 2,5 millions d’habitants, avait alors immédiatement craint la contagion du conflit sur son sol. De nombreux Ukrainiens sont d’ailleurs passés par la Moldvaie pour prendre la fuite, et des milliers sont restés sur place.

Si l’armée russe ne s’est pas (encore) attaquée à ce pays, Chisinau reste sous pression, comme l’a expliqué la ministre de l’Intérieur locale au Journal du dimanche le 30 janvier.

« Moscou nous menace en utilisant toute la gamme des armes à sa disposition : le chantage énergétique, la déstabilisation politique en organisant et en finançant des mouvements sociaux, des cyberattaques contre nos ministères et nos institutions, des alertes à la bombe imaginaires contre des hôpitaux ou des aéroports, une propagande incessante (...) », a listé Ana Rovenco. Ces craintes qui ne seront certainement pas apaisées par la dernière sortie de Sergueï Lavrov.

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