Après le maintien de la note de S&P, la Macronie s’applaudit

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, et de nombreux membres de la majorité, ont salué le maintien de la note de la France à « AA » ce samedi 3 juin.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, et de nombreux membres de la majorité, ont salué le maintien de la note de la France à « AA » ce samedi 3 juin.

ÉCONOMIE - Les macronistes se jettent des fleurs. Le maintien de la note « AA » française par l’agence S&P est vécu par le gouvernement comme une récompense pour sa politique. Pourtant, une rétrogradation reste possible si les réformes et la réduction de la dette capotent.

Pour justifier son maintien un mois après l’abaissement de la note de la France par Fitch, S&P Global, considérée la plus influente des trois sociétés de notation, a invoqué « l’impact de la récente réforme des retraites » sur la dette publique et la « stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement ».

« Un signe de confiance et de crédibilité »

De quoi satisfaire Bercy : dans le JDD, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a salué un « signal positif », témoin, selon lui, d’une stratégie financière « crédible ». Le ministre, qui a dit avoir rencontré l’agence pour présenter ses « arguments ».

La « bonne nouvelle » vient « sanctionner les décisions prises », a estimé Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’économie sociale et solidaire, sur BFMTV. « C’est une décision, une nouvelle positive pour l’économie française et donc in fine pour chacun d’entre nous », a-t-elle encore ajouté.

Côté majorité, le député et rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve y voit une « reconnaissance du travail accompli » et pour le député Renaissance Louis Margueritte, la décision de S&P « démontre la crédibilité de la trajectoire financière » française.

Le député de l’Oise Éric Woerth a assuré sur TF1 que c’était « une bonne nouvelle » pour la France, ajoutant : « ce qui est très très important c’est que les investisseurs puissent continuer à acheter notre dette. » Stéphane Vojetta, autre député du camp macroniste, a lui souligné « un signe de confiance et de crédibilité pour l’économie française. Tant pis pour les grincheux ! »

Perspective négative

« S&P envoie beaucoup de fleurs à la politique » de l’exécutif et « récompense » les « mesures récentes » plus que la situation budgétaire actuelle, qui reste parmi les moins bonnes des pays notés dans la même catégorie, estime à l’AFP Eric Dor, directeur des Études économiques de l’IESEG School of Management.

Si S&P n’a pas abaissé la note de la France, l’agence n’a pas non plus touché à la perspective « négative », laissant planer le spectre d’une future baisse. Ses économistes relèvent notamment des « risques » relatifs à l’exécution des objectifs budgétaires gouvernementaux, comme « l’absence de majorité absolue » au parlement.

Fitch avait évoqué les fortes tensions sociales pour justifier la révision à la baisse de sa note et Moody’s, qui n’a pas revu la sienne, a toutefois souligné le « faible mandat » dont disposait désormais le gouvernement. S&P est aussi moins optimiste que Bercy sur l’état des finances publiques pour les prochaines années.

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