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Au tour de Beyoncé, après Netflix et Cléôpâtre, de se retrouver au milieu d’une brouille avec l’Égypte

L’Etat égyptien condamne une exposition hollandaise qui selon eux ne s’attache pas assez aux faits historiques et fait de l’appropriation culturelle.
L’Etat égyptien condamne une exposition hollandaise qui selon eux ne s’attache pas assez aux faits historiques et fait de l’appropriation culturelle.

PAYS-BAS - Les archéologues hollandais désormais persona non grata en Égypte. Depuis le mois d’avril dernier et jusqu’au 27 juillet 2023, le musée national des Antiquités de Leyde, aux Pays-Bas dévoile au public Kemet. Dans cette exposition, les visiteurs peuvent voir des portraits de stars afro-américaines en tenue de souverains égyptiens et notamment une représentation de Beyoncé en Néfertiti.

Une exposition qui vise à démontrer comment l’Égypte ancienne et la Nubie ont été « une source d’inspiration indéniable pour les musiciens d’ascendance africaine depuis plus de 70 ans » d’après les organisateurs du musée.

Jusque-là tout va bien ou presque. Cette exposition a suscité l’ire de l’Égypte, au point que les autorités du pays interdisent désormais d’accueillir les archéologues néerlandais de venir faire des fouilles sur leur site.

Un député égyptien a même demandé au gouvernement ce qu’il faisait pour « faire face à la distorsion de la civilisation égyptienne ». En attendant, c’est le retrait d’une licence pour des fouilles, et notamment à Saqqarah où les archéologues néerlandais travaillaient depuis près d’un demi-siècle.

Ce différend éclate juste après la polémique autour du documentaire Netflix : La Reine Cléopâtre sortie le 10 mai dernier. Un docufiction produit par Jada Pinkett Smith, où la souveraine a les traits d’une femme noire. De quoi agacer le Ministère du Tourisme et des Antiquités égyptien qui estimait alors dans un communiqué que : « Cléopâtre avait des « traits hellénistiques grecs y compris une peau claire ».

Accusé d’appropriation culturelle

De son côté, le musée se défend de mettre simplement en avant des artistes qui ont au cours de leur carrière fait un clin d’œil à l’Égypte antique. Il prend pour exemple le rappeur Nas qui portait un masque de Toutankhamon sur la pochette de l’album I am... sortie en 1999.

Dans un communiqué ce mercredi 7 juin, le responsable du musée se disait : « déçu d’être informé par e-mail d’un haut responsable des antiquités égyptiennes qu’il n’était plus autorisé à fouiller dans la nécropole de Saqqarah près du Caire après près de 50 ans de travail là-bas. »

Le musée avance aussi que ces accusations de la part du gouvernement égyptien ne sont pas justes dans la mesure où les autorités du Caire n’ont même pas vu l’exposition.

Pour Daniel Soliman commissaire égypto-néerlandais de l’exposition, qui témoigne dans un article du Courrier International, cette tension est une forme de lassitude et d’exaspération de la part de l’Égypte : « Il s’agit moins d’une question d’appartenance ethnique que de propriété. Après avoir longtemps été le jouet des Européens, l’histoire de l’Égypte ancienne dispose désormais d’un poids très fort dans l’imaginaire collectif et la pop culture. Or, Le Caire semble de plus en plus fatigué de voir d’autres entités essayer de s’approprier son patrimoine culturel ».

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