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Après la Palme d’or de Justine Triet, Rima Abdul Malak « estomaquée » par son discours

CINÉMA - La ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est dite « estomaquée » par le discours « injuste » de la Française Justine Triet, qui a dénoncé la réforme des retraites après avoir remporté la Palme d’or au Festival de Cannes, ce samedi 27 mai, pour Anatomie d’une chute, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

« Heureuse de voir la Palme d’or décernée à Justine Triet, la 10e pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a-t-elle écrit sur Twitter.

Quant à son collègue de l’Industrie, il a jugé le discours chargé d’ingratitude. « Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant… Et d’un art que nous aimons tant ! », a écrit Roland Lescure.

Discours enflammé contre la Macronie

Troisième femme sacrée par une Palme d’Or à Cannes, après Jane Campion et Julia Ducournau, la réalisatrice Justine Triet a eu un discours particulièrement enflammé sur la réforme des retraites.

« Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites (...) Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante », a dénoncé Justine Triet.

La cinéaste française, à qui l’on doit déjà Sibyl ou Victoria avec son actrice fétiche Virginie Efira, a accusé le « gouvernement néo libéral » d’Emmanuel Macron de défendre « la marchandisation de la culture » aux dépens « de l’exception culturelle française. Cette même exception culturelle sans laquelle je ne serais pas là aujourd’hui devant vous ».

La Nupes répond à la ministre

Et Justine Triet a pu compter sur le soutien de la gauche qui n’a visiblement pas apprécié le tweet de la ministre. Plusieurs députés lui ont répondu, notamment le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, ou Éric Coquerel. Plusieurs députés LFI ont suivi le pas, à l’instar de Sarah Legrain ou Hendrik Davi. Beaucoup dénoncent une forme de « féodalité » dans la déclaration de Rima Abdul Malak.

« C’est votre réaction à côté de la plaque qui est estomanquante (sic). Ce que condamne Justine Triet est s’imposer la retraite à 64 ans.. aucun rapport avec le modèle français d’aide au cinéma, que Triet a remercié. L’artiste peut elle être engagée ? Le tolérez vous ? », a notamment cinglé Alexis Corbière.

« Le talent ne s’oppose pas aux convictions » a renchéri l’eurodéputée écologiste Karima Deli.

« Merci à Justine Triet pour son courage en plus de son talent.Cannes revient à sa tradition.C’est la gauche résistante qui a créé ce festival », s’est de son côté félicité Jean-Luc Mélenchon, de même que l’eurodéputée LFI Manon Aubry, qui a célébré le discours « puissant de vérité contre la réforme des retraites. N’en déplaise à Emmanuel Macron, la contestation s’invite jusqu’au festival de Cannes ».

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