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Après le "Penelopegate", François Fillon menacé par un nouveau procès pour "emplois fictifs"

INFO BFMTV – Le parquet national financier a bouclé son enquête sur les conditions dans lesquelles François Fillon a employé Maël Renouard comme assistant parlementaire entre 2013 et 2015. Ce qui pourrait valoir à l’ancien Premier ministre un nouveau procès pour "détournement de fonds publics".

Il a quitté la politique il y a plus de cinq ans maintenant. Mais la justice, elle, n’en a pas fini avec l’ancienne vie de François Fillon. Selon les informations de BFMTV, le parquet national financier (PNF) a bouclé, fin janvier, son enquête portant sur les conditions dans lesquelles l’ancien Premier ministre a employé l’écrivain Maël Renouard en tant qu’assistant parlementaire entre novembre 2013 et septembre 2015.

Ce qui pourrait valoir prochainement à l’ancien candidat (LR) à la présidentielle un nouveau procès pour "détournement de fonds publics", un an après sa condamnation en appel à un an de prison ferme dans l’affaire du "Penelopegate". Contacté par BFMTV, le PNF a simplement confirmé que son enquête était désormais "terminée".

Le rôle de deux autres assistants étudiés

En 2017, alors qu’elle enquêtait sur le travail effectué par Penelope Fillon pour le compte de son époux, la justice avait également décidé de s’intéresser au rôle joué par deux assistants parlementaires proches de François Fillon lorsqu’il était député de Paris: son attachée de presse Caroline Morard et l’écrivain Maël Renouard.

Le PNF avait donc ouvert une enquête préliminaire pour savoir s’ils avaient effectué un réel travail d’assistant parlementaire ou s’ils avaient été rémunérés par l’Assemblée nationale pour servir les intérêts personnels de François Fillon sans aucun lien avec sa fonction de député. C’est donc cette enquête qui vient d’être clôturée.

D’après les informations de BFMTV, les investigations semblent avoir montré que Caroline Morard a bien effectué à l'époque des missions d’assistante parlementaire pour le compte de Jérôme Chartier, un député proche de François Fillon.

Les choses apparaissent, en revanche, plus compliquées s’agissant de Maël Renouard. L'écrivain et philosophe de 43 ans avait été embauché pour participer à l’écriture de Faire, le livre-programme de François Fillon en vue de l’élection présidentielle de 2017.

Le PNF se demande si cette mission relevait bien des tâches dévolues à un assistant parlementaire payé, pour cela, par l’Assemblée nationale. La question étant de savoir si François Fillon aurait publié le même ouvrage, rédigé dans les mêmes conditions, s’il n’avait pas été député.

Faire, le best-seller de François Fillon

Car l’affaire s’est révélée juteuse pour l’ancien élu de la Sarthe. L’embauche de Maël Renouard pour les besoins de ce livre aurait coûté entre 60.000 et 70.000 euros à l’Assemblée nationale, salaires et charges comprises. Alors que le livre a rapporté quasiment 300.000 euros à François Fillon. Avec plus de 100.000 exemplaires écoulés, il s’agissait en effet d’un des livres politiques les mieux vendus de France, à cette époque.

Lors de l’enquête, François Fillon a été entendu et confronté à Maël Renouard. Il s’est défendu en indiquant que l’écrivain n’avait pas été embauché que pour les besoins de ce livre, ce que le principal intéressé aurait pourtant contesté.

D’ailleurs, les seules traces du travail de Maël Renouard retrouvées par les enquêteurs étaient toutes en rapport avec Faire. Autre élément troublant: les éditions Albin Michel n'auraient pas été informées que la rédaction de l’ouvrage avait été confiée à une "plume" autre que François Fillon lui-même.

Autant de raisons qui pourraient conduire le parquet national financier à ordonner un procès pour François Fillon. Comme le prévoit la procédure, les magistrats viennent d’aviser les avocats de l’ex-Premier ministre que leurs investigations étaient terminées.

Une "absurdité" pour l'avocat de François Fillon

"Nous avons établi sans la moindre ambiguïté que François Fillon est l'auteur du livre Faire", répond l'avocat de l'ancien candidat à la présidentielle, Antonin Lévy, interrogé par BFMTV. "Ce livre est un ouvrage éminemment politique, écrit par un député, présentant ses idées politiques et ses combats alors qu'il était dans l'opposition. Un collaborateur parlementaire, comme cela est usuel, a contribué à la relecture et à la mise en forme de ce texte. Ces faits sont indéniables."

"Si le PNF considère maintenant qu'un député ne peut plus faire de politique, ce n'est pas de l'acharnement contre François Fillon, c'est de l'absurdité", poursuit Me Lévy.

Les avocats disposent désormais d’un délai d'un mois pour formuler des observations et demander des actes d’investigation complémentaires. Passé ce délai, le PNF décidera alors de classer la procédure sans suite ou de faire citer l’ex-Premier ministre directement devant le tribunal judiciaire de Paris.

Article original publié sur BFMTV.com

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