Arsene Wenger, le serpent de mer

Arsène Wenger discute avec le Paris-Saint-Germain. Les discussions sont engagées, dit-on, depuis une quinzaine de jours. L’intéressé a évidemment nié cette hypothèse. Mais la source de l’information émane d’un journaliste de Canal+ qui dissèque le club depuis une quinzaine d’années. Il y entretient un réseau crédible. L’info mérite qu’on s’y attarde.

Le scoop révélé lors de la finale de la Coupe de la Ligue, en direct sur Canal+, tombe à un moment clef de la vie du club qatari. L’issue du match face à Monaco s’avérait être un quitte ou double pour l’équipe dirigeante en place contestée depuis l’accident industriel de Barcelone. En cas de défaite, les conséquences auraient été importantes, tant au niveau du pouvoir exécutif qu’au niveau sportif.

Il n’est pas étonnant que le nom d’Arsène Wenger ressorte à ce stade de la saison. Le propriétaire de Doha a toujours apprécié le consultant international de BeIN Sports. Malgré tout, le manager d’Arsenal, âgé de 67 ans, ne semble pas disposé à quitter un royaume qu’il a bâti en vingt ans. Même si les trophées se dérobent à lui depuis quelques saisons, Wenger a su valoriser un club assis aujourd’hui sur un patrimoine immobilier de grande valeur.

Son entourage n’y croit pas un instant

Oui, l’Alsacien s’interroge sur son proche avenir : doit-il une dernière fois relancer le club londonien ? On lui prête même l’intention de recruter Alexandre Lacazette lors du prochain mercato. Quel intérêt aurait un bâtisseur à se lancer dans une expérience au PSG ? L’objectif se situe ailleurs : dans un poste et une fonction de prestige. Il pourrait devenir le vrai patron du club parisien avec les pleins pouvoirs. Une absence de qualification en Ligue des champions avec Arsenal pourrait accélérer son éventuel départ. Vers Paris ? Son entourage n’y croit pas un instant.

Pourtant, Paris a besoin de se bâtir une structure dirigeante, unie, complémentaire et efficace. Olivier Létang (le directeur sportif) va partir, Patrick Kluivert (directeur du football) le suivra prochainement. Il faudra une incarnation forte du PSG. En effet, il n’est pas possible que les joueurs soient plus forts que l’institution. Le chantage permanent de l’agent de Verratti pour un éventuel départ, la gestion laxiste du cas Aurier ou les prolongations de contrat de Marquinhos ou de Rabiot deviennent des feuilletons néfastes à l’image de l’institution.

Mauricio Pochettino, la recrue idéale ?

Unai Emery peut, lui, rester au club et continuer son travail de fond ; sauf si son cas a été réglé le soir de l’humiliation historique de Barcelone. On le saura en mai (comme pour Laurent Blanc). Un entraîneur pourrait, dans l’idéal, incarner l’esprit du PSG : Mauricio Pochettino. L’ancien international argentin réalise un travail remarquable à Tottenham. Il connaît l’âme sud-américaine et Paris. Et surtout, il véhicule des valeurs fortes.

Cette semaine, il a refusé de rejoindre Barcelone où il pouvait remplacer Luis Enrique. Il a confié qu’il ne pouvait pas entraîner le Barça après avoir porté les couleurs de l’Espanyol. De même, il jure qu’il ne dirigera jamais Arsenal après avoir conduit les Spurs. Cette cohérence l’honore et lui taille le costume d’un futur grand coach.

Au Bayern Munich, à la Juventus Turin ou au Real Madrid, le pouvoir exécutif incarne le club. Tant que la colonne vertébrale du club parisien ne sera pas identifiée, cohérente et symbolique, les rumeurs continueront de se répandre.