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Athlétisme: Longuèvre critique le président de la FFA, André Giraud, "responsable du déclin" de l'athlétisme français

Athlétisme: Longuèvre critique le président de la FFA, André Giraud, "responsable du déclin" de l'athlétisme français

Renaud Longuèvre est inquiet pour l'athlétisme français. À quatorze mois des Jeux olympiques 2024 de Paris, l'entraîneur a exprimé ses craintes autour de la discipline, qui pourrait aller vers un zéro pointé lors de la compétition organisée à domicile. Et pour l'ancien coach de Ladji Doucouré, le responsable est tout trouvé.

"C'est André Giraud, le président de la Fédération française d'athlétisme. Il est responsable de ce déclin. Il faut qu'il assume ses responsabilités. C'est quelqu'un qui n'a pas les problèmes de Monsieur Le Graët ou de Bernard Laporte mais qui n'a aucune compétence par rapport aux responsabilités qui sont sur ses épaules, explique-t-il dans les Grandes Gueules du sport sur RMC ce dimanche. Tous les choix qu'il a fait ont été catastrophiques. Il a pris un DTN qu'il a viré lui-même parce que ça ne convenait pas. On s'est retrouvé sans DTN pendant un an à trois ans des Jeux. Les pays étrangers rigolent. Le DTN en athlétisme, c'est comme Didier Deschamps, c'est un poste clé."

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Limiter la casse et éviter la déception de Tokyo

Mais comment la discipline en est arrivée là ? Pour Renaud Longuève, la bascule a été dans l'après-Jeux olympiques de 2016, où l'athlétisme a ramené six breloques de Rio (l'argent pour Renaud Lavillenie, Mélina Robert-Michon, Kévin Mayer, le bronze pour Dimitri Bascou, Christophe Lemaître et Mahiedine Mekhissi-Benabbad). "Certes, il n'y avait pas de médaille d'or mais il y avait un collectif et des résultats dans les championnats d'Europe qui étaient excellents. On avait un DTN qui venait de la lutte (Ghani Yalouz), qui avait ramené des valeurs très simples, beaucoup de confiance et un état d'esprit collectif. Il y avait vraiment du respect. Les lanceurs bouffaient avec les sauteurs, les marathoniens échangeaient avec les sprinteurs. Ghani avait fait un boulot formidable pour remettre du lien humain dans l'équipe de France et ça se ressentait partout."

Depuis, l'athlétisme tricolore fait grise mine, avec une seule médaille ramenée de Tokyo (l'argent au décathlon pour Kévin Mayer). De quoi craindre un zéro pointé à Paris ? Pas pour Renaud Longuèvre. "Il n'y aura pas zéro médaille parce que l'effet à domicile va jouer." Pourtant, l'entraîneur interpelle Claude Onesta, le manager général de la haute performance au sein de l'Agence Nationale du Sport, coupable selon lui d'avoir lâché l'affaire.

"Il a dit: 'Je tire la sonnette d'alarme, on va piloter la voiture à deux pour éviter qu'elle aille dans le mur à Paris'. Il avait raison car le président (André Giraud) lui vendait du rêve. Le président a gagné parce que l'Agence Nationale du Sport a baissé les bras. J'aimerai que Claude Onesta nous dise pourquoi il a abandonné l'athlétisme français."

Article original publié sur RMC Sport