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Athlétisme: "Ce n’est pas fini, j'ai encore les cannes", assure Vicaut

Athlétisme: "Ce n’est pas fini, j'ai encore les cannes", assure Vicaut

Après tes expériences à Jacksonville aux Etats-Unis et en Italie, vous êtes heureux de retrouver le cadre de l’INSEP ?

Il n’y a aucun souci, je suis vraiment heureux. Je me suis rapproché de ma famille, c’est vraiment mieux pour moi et mon fils. Même l’entraînement me fait plaisir, retrouver l’INSEP. Je m’entraîne tranquillement et je me prépare pour les championnats du monde.

Retour à l’INSEP, avec Guy Ontanon comme coach, celui qui vous a amené vers vos plus grands succès mais que vous aviez besoin de quitter en 2019. Comment se passent les retrouvailles ?

C’est comme si rien n’avait changé. Ça ne sert à rien de ressasser le passé… Ça se passe très bien. Je n’ai rien à dire, c’est comme si rien n’avait changé. C’est du passé… on s’est séparés parce que… c’est comme avec ta femme, si tu la vois tous les jours bon… et le coach tu le vois plus que ta femme même (rires). Maintenant on s’est retrouvé. Je suis content d’être de retour avec lui.

Mais chronométriquement (10''39 comme meilleure performance de la saison), ce n’est pas ce que vous espérez…

C’est clair que je n’attends pas 10''40… Après c’est comme ça. La première course aux interclubs, je l’ai peut-être prise un peu trop à la légère. La deuxième, je fais deux faux départs donc je ne suis plus dedans après… parce que je savais que même si la perf 'était bonne, elle ne compterait pas. J’ai envie de courir, j’ai envie de montrer ma bonne valeur. Je ne cherche pas à faire moins de 10 secondes, mais me rapprocher de ma vraie valeur pour travailler sur la suite de la saison.

Vous ne cherchez plus à courir sous les 10 secondes ?

Oui et non… Je sais que je ne suis pas prêt physiquement à les faire. Je sais que je n’ai pas les cannes pour faire moins de 10 maintenant… Donc il faut être réaliste, je ne vais pas dire que je vaux moins de 10 alors que je ne les ai pas. Il faut avoir les pieds sur terre. Je reste confiant. Et arrêter de penser que au chrono.

Pour revenir aussi sur la saison passée, vous décrochez la médaille d’argent sur 4x100m aux championnats d’Europe mais vous restez très déçu de ne pas participer aux Mondiaux de Eugene en individuel. Vous retenez quoi de 2022 avec du recul ?

Le regret, c’est vraiment de rater les championnats du monde. J’étais à 4 centièmes des minima… Je fais une bonne rentrée à Montreuil l’an passé avec un 10''10. Je me dis qu’un truc allait se passer mais je me fais une petite blessure et derrière rien n’arrive. Je fais 10''34 à Paris… puis des 10''20… Je ne pouvais pas continuer comme ça. J’aurais dû passer le cap. Il était temps de rentrer à la maison après mon tour du monde aux Etats-Unis et en Italie. Ça ne marche pas, je n’ai pas fait moins de 10 secondes… donc bon. Il faut rentrer à la maison.

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Vous avez des regrets d’être parti ?

Non jamais ! J’ai découvert plein de choses. Des manières de s’entraîner. Je ne voulais pas regretter à la fin de ma carrière en me disant 'je n’ai pas osé découvrir les USA'. Et j’ai appris à connaître les athlètes. D’habitude on se toise en championnat, c’est drôle. Mais là j’ai découvert des André de Grasse ou Adam Gemili. Je retiens le positif.

Vous avez l’air détendu et apaisé malgré la période plus compliquée au niveau des chronos ?

Je suis serein. Pourquoi je douterais ? Ce ne sont pas les deux premières courses de la saison qui vont définir ma saison. Je serais peut-être ou peut-être pas aux championnats du monde. Si j’ai fait deux fois 10''40, ça y est Jimmy est fini ? Non, ce n’est pas ça.

Donc le grand Vicaut, ce n’est pas de l’histoire ancienne ?

Non ce n’est pas fini. J’ai encore les cannes, je le sens. Ça va vite à l'entraînement. La clé, c’est la patience. Après, j’ai des petits pépins qui ne m’aident pas. Il y a plein de choses qu’on aurait dû faire bien avant qu’on ne fait que maintenant car je suis mieux physiquement. Le mot d’ordre, c’est patience.

Avec les championnats du monde de Budapest en grand objectif de l’année ?

Oui forcément. Après la grande target, c’est forcément les Jeux olympiques de Paris. La première étape c’est Budapest. Depuis Doha 2019, je n’en ai pas fait… mais tous les matins je me lève, je travaille pour, rassurez-vous. Après, il y a des hauts et des bas. Je m’entraîne dur et selon moi le travail paie.

Vous avez donc manqué les Mondiaux de Eugene en individuel l’été dernier. La Fédération Française d’Athlétisme ne vous a pas sélectionné. Vous êtes toujours rancunier ?

Ils ont un point de vue, et j’ai un point de vue. Je pense que je méritais. Et on était beaucoup d'athlètes à mériter la sélection sur les critères World Athletics… Après qu’est-ce que tu veux y faire ? C’est la FFA qui prend la décision à la fin. Même si je râle et je gueule, il ne va rien se passer. A moi de faire les minimas et de faire 10.00 et je serai tranquille.

Ce vendredi au meeting de Charléty, vous êtes engagé dans la finale B. Vous visez quoi ?

Déjà faire une bonne course techniquement et améliorer ma valeur. Mais on a du temps car on a deux mois avant les championnats de France et trois mois avant Budapest. Ce travail va m’aider pour l’année prochaine.

Vous aurez 32 ans l’été prochain. Paris 2024, c’est votre dernière danse ?

C’est le Graal. Ce seront mes derniers JO. Je ne me vois pas aller jusqu’à Los Angeles 2028. Et courir devant ma famille, c’est le plus important. Mais l’objectif, c’est d’y être déjà. Ce ne serait pas mal. Après, je suis tranquille, on verra. Cela ne sert à rien de voir trop loin. Bien sûr je veux le plus possible. Chaque athlète s’entraîne pour aller en haut. Ramener des médailles, faire des finales. Et si j’y suis, je dirai peut-être mon objectif.

Article original publié sur RMC Sport