Au Brésil, la politique a aussi envahi les stades de foot

Au pays du ballon rond, le clivage inédit de l’électorat brésilien a fini par franchir les portes des stades de football. Mi-septembre, lors d’un derby opposant le Cruzeiro à son rival, l’Atlético Mineiro (tous deux de Belo Horizonte, dans le Minas Gerais), des supporters de ce dernier ont entonné des chants homophobes contre leurs adversaires de tribunes, en citant le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle, Jair Bolsonaro, réputé pour ses déclarations polémiques. “Supporters du Cruzeiro, attention, Bolsonaro va tuer les pédés”, ont-ils scandé. Une attitude condamnée par leur club.

Comme le note la version brésilienne du journal El País, “officiellement, aucun groupe de supporters ne s’est exprimé en faveur de l’ancien militaire – ils affirment qu’il existe uniquement des positionnements politiques des adhérents, qui reflètent en grande partie ceux de la société”. Mais après les propos de supporters de l’Atlético Mineiro, une banderole reprenant l’un des slogans de campagne du candidat d’extrême droite – “Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous” –, a été exhibée quelques jours avant le premier tour, qui a eu lieu le 7 octobre, lors du match opposant le Grêmio de Porto Alegre à l’équipe argentine de Tucumán.

Trêve entre groupes de supporters anti-Bolsonaro

Dans le camp des anti-Bolsonaro, les prises de position officielles se sont dès lors multipliées, marquant une sorte de trêve entre des rivaux de longue date. La première réaction est venue, le 20 septembre, du Gaviões da Fiel, le plus important groupe de supporters du club Corinthians de São Paulo : son président a publié un texte intitulé “Un Gavião ne vote pas Bolsonaro”, où il rappelle l’historique de l’association, qui, dès sa création en 1969, sous la dictature militaire, défendait le retour à la démocratie (qui a eu lieu en 1985).

El País ajoute que, le 22 octobre dernier,

69 groupes et collectifs de football ont remis le ‘Manifeste des associations de supporters pour la démocratie’ à Fernando Haddad [le rival de gauche de Bolsonaro]. Et ce document montre clairement son opposition au candidat du PSL.”

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