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Au Canada, les records de température obligent à changer les thermomètres

Une photo aérienne des feux de forêt à Pigeon Creek, près de Peachland, au Canada, le 5 juin 2023
Une photo aérienne des feux de forêt à Pigeon Creek, près de Peachland, au Canada, le 5 juin 2023

ENVIRONNEMENT - Alors que le Canada connaît sa saison des incendies de forêt la plus grave jamais enregistrée, le pays suffoque aussi à cause d’une importante vague de chaleur qui fait craindre de nouveaux records de température. Après l’épisode de canicule mortelle en 2021, où les températures avaient grimpé jusqu’à près de 50 degrés, le service météo veut de nouveaux thermomètres capables de fonctionner sous + de 60 °C, rapporte ce mercredi 7 juin le quotidien Le Devoir.

Les 49,6 degrés avaient été franchis en juin 2021 dans le petit village de Lytton, à quelque 250 km au nord-est de Vancouver, et les thermomètres avaient cessé de fonctionner correctement. Un an plus tard, alors qu’un dôme de chaleur s’abat dans le nord-est du Canada, Environnement Canada, le service météorologique du pays a décidé d’adapter ses outils au réchauffement climatique.

« Les capteurs de température peuvent mesurer au-delà de 50 °C, mais l’incertitude augmente après ce seuil. L’incertitude devient vraiment plus grande et on a besoin de précision », explique à cet égard au Devoir le directeur général d’Environnement Canada, David Harper.

Même si les températures n’atteindront pas 50 degrés partout dans le pays dans la prochaine décennie, Environnement Canada veut diminuer au maximum les imprécisions des thermomètres liées aux vagues de chaleur extrêmes. La marge d’erreur de ces outils est pour l’instant proche de 0,5 °C.

Une dépense faramineuse mais indispensable

Le changement des thermomètres s’effectuera « au cas par cas » pour chacune des 600 stations que compte le service météorologique du Canada. Le coût de l’adaptation de ces instruments au changement climatique va être faramineux, entre 90 et 200 euros environ par thermomètre, mais indispensable selon les météorologues.

De nombreux records de chaleur ont été franchis dans les provinces de l’est du Canada la semaine dernière. À Toronto, le thermomètre affiche 30,7 °C, selon Environnement Canada, dépassant le record journalier précédent de 28,3 °C établi en 1948, rappelle France 24. Tandis qu’à Montréal, le thermomètre a atteint 34 °C, le précédent record était un peu en dessous des 30 °C.

Le 6 juin, Environnement Canada a de nouveau émis des avertissements de chaleur de niveau rouge (le niveau le plus élevé sur une échelle à trois niveaux) pour le Québec, certaines parties du sud de l’Alberta, la majeure partie du Manitoba, l’extrême ouest de l’Ontario et le centre et le sud-est de la Saskatchewan.

Le Canada dans son ensemble vit une année sans précédent : environ 2 300 incendies de forêt ont été recensés et environ 3,8 millions d’hectares ont été brûlés, soit un total bien supérieur à la moyenne des dernières décennies. De par sa situation géographique, le pays se réchauffe plus vite que le reste de la planète, et est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.

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