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Au PSG, la parole n’est plus à la défense

Mise à mal depuis plusieurs matches, la défense du Paris Saint-Germain se fait peur, alors que les grandes échéances arriveront au début d’année.

Au PSG, la parole n’est plus à la défense (AFP).
Au PSG, la parole n’est plus à la défense (AFP).

Après la première défaite de la saison des Parisiens en Ligue 1 sur la pelouse de la Meinau, puis celle qui a suivi dans la foulée contre le Bayern Munich cette fois en Ligue des champions, le PSG s’est nettement repris en enchainant deux succès consécutifs : contre Lille en championnat, puis contre Strasbourg en Coupe de la Ligue.

Et si l’affront alsacien a été lavé, ce PSG interroge encore à de nombreux niveaux : sur quels joueurs Unai Emery peut-il vraiment compter dans les rendez-vous importants ? Pourquoi cette équipe peine à dégager de la sérénité dès qu’elle est mise en difficulté ? Et surtout, pourquoi la défense francilienne n’affiche-t-elle plus le même niveau qu’au début de saison ?

Car après avoir enchaîné les scores fleuves, l’équipe d’Emery affiche quelques fébrilités, et notamment en défense. Et même si toute critique est évidemment à relativiser devant les résultats quasi irréprochables des Parisiens (deux défaites en 24 matches cette saison), ce PSG reste perfectible.

Sur les 8 derniers matches, la défense parisienne n’a réussi a conservé sa cage inviolée qu’à une seule reprise, encaissant pas moins de 11 buts 8 matches… Dont 8 encaissés sur les 4 dernières rencontres, soit près de deux buts pris par match.

La mauvaise passe de la défense du PSG (photo Yahoo Sport)
La mauvaise passe de la défense du PSG (photo Yahoo Sport)

Ce PSG, grand habitué des clean sheets, fait pâle figure entre novembre et décembre, puisqu’il n’a réussi à garder sa cage inviolée qu’à une seule reprise sur les 8 dernière rencontres. Trop, quand on a l’ambition d’être la meilleure équipe du continent.

Alors comment expliquer ce relâchement de la défense francilienne ?

D’abord en se rappelant que cette équipe, qui est davantage à vocation offensive, est déséquilibrée depuis le début de la saison. Car si elle dispose de toutes les armes nécessaires en attaque (et bien plus encore), elle ne s’est pas renforcée comme espéré durant le mercato estival sur le plan défensif.
Le vrai numéro 6 de métier, que l’on attendait dans la capitale, n’est pas venu, et le PSG compose désormais avec les moyens du bord devant la défense : Thiago Motta forfait, c’est Adrien Rabiot qui colmate les brèches comme il peut, tandis que des profils tels que Pastore ou Draxler viennent combler numériquement l’entrejeu parisien, sans réussir à y importer un impact défensif.

De part et d’autre de la défense, difficile de ne pas pointer du doigt le poste d’arrière gauche, d’où proviennent très souvent les offensives adverses, tant le titulaire (Layvin Kurzawa) n’est pas franchement au niveau imposé par le standing de cette équipe. Et de l’autre côté, on sait aussi que Dani Alves, de par son âge et la configuration tactique (il évoluait dans une défense à 5 du côté de la Juve), peut lui aussi être mis en difficulté dès que l’intensité du match augmente. Autant de facteurs, auxquels on peut ajouter la faible contribution à l’effort défensif de Neymar ou Mbappé sur les ailes, qui fragilisent parfois cette équipe.

Et qu’il s’agisse de la charnière Marquinhos – Kimpembe, titularisée lors de la double confrontation face aux Strasbourgeois, ou de celle composée du Brésilien et de son compatriote Thiago Silva, quelques erreurs de concentration apparaissent aussi parfois, entre l’inexpérience (toute relative) du jeune français et la fébrilité psychologique du capitaine dans les grands chocs.

La défense parisienne plus efficace avec Thiago Silva (photo Yahoo Sport)
La défense parisienne plus efficace avec Thiago Silva (photo Yahoo Sport)

Au sein du club, le mot d’ordre reste toutefois la sérénité et l’assurance que ce ne sont que des détails à peaufiner. Lors du dernier choc contre le Bayern Munich, le rempart francilien avait d’ailleurs sombré, et plusieurs joueurs avaient affiché leur soutien à leurs coéquipiers en défense, en publiant sur les réseaux sociaux des messages pour affirmer « on gagne ensemble, on perd ensemble ». En conférence de presse, Unai Emery avait ensuite adoubé en nous expliquant qu’il disposait de l’une des meilleures défenses d’Europe, si ce n’est la meilleure, et qu’il faisait confiance aveuglément à ses soldats pour protéger les cages parisiennes.

Après la victoire face aux Strasbourgeois en Coupe de la Ligue, émaillée de deux buts encaissés (4 sur les deux confrontations contre les Alsaciens), Verratti a toutefois été le premier à tirer la sonnette d’alarme : “Le PSG prend un but toutes les 2-3 occasions, il faut travailler sur les petites choses.”

Reste que si beaucoup de données peuvent expliquer la méforme des Parisiens en défense, le PSG ne pourra pas se contenter d’entamer la deuxième partie de saison et les grands rendez-vous européens avec l’impression que cette équipe marque, mais encaisse encore beaucoup trop.

Ambre Godillon