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Aung San Suu Kyi mise à l’isolement en prison

L’ancienne chef du gouvernement birman, renversée l’année dernière et jusqu’à présent assignée à résidence, vient d’être transférée dans un complexe pénitentiaire situé dans le quartier de Zabuthiri, à Naypyidaw. “Conformément aux lois pénales […], elle est désormais placée à l’isolement en prison”, a déclaré, jeudi 23 juin, le porte-parole de l’armée, Zaw Min Tun, précisant qu’elle était “bien traitée”, d’après le média numérique birman The Irrawaddy.

Depuis son arrestation lors du coup d’État du 1er février 2021, Aung San Suu Kyi était tenue au secret à Naypyidaw, accompagnée de plusieurs employés de maison et de son chien Taichido, rappelle Myanmar Now. La lauréate du prix Nobel de la paix en 1991 n’était autorisée à sortir que pour assister aux audiences de son procès-fleuve au terme duquel elle risque plusieurs dizaines d’années de détention. Les audiences se tiennent à huis clos : ses avocats ayant interdiction de parler à la presse ou à des organisations internationales.

Dans sa cellule, Aung San Suu Kyi demeure seule, sans son chien. Trois gardiennes de prison lui sont néanmoins assignées, selon la BBC, qui rappelle qu’au total 14 000 Birmans ont été arrêtés depuis le coup d’État.

Manifestation dans le sud du pays

Des manifestants protestent régulièrement contre l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, qui a eu 77 ans dimanche 19 juin, comme ce jeudi à Launglone, une ville du sud de la Birmanie. Sur les réseaux sociaux, la décision de la placer à l’isolement a suscité de nombreuses réactions : Aung San Suu Kyi “a tout sacrifié pour l’amour de son pays et de son peuple, mais [les militaires] sont ingrats et cruels” ; “Libérez Suu Kyi pour qu’elle puisse faire encore de bonnes choses pour notre pays”.

“Ce que nous voyons est une junte birmane basculant dans une phase beaucoup plus répressive à l’égard d’Aung San Suu Kyi”, a commenté pour l’AFP Phil Robertson, directeur adjoint pour l’Asie de l’ONG Human Rights Watch.

L’hebdomadaire anglophone de Rangoon Frontier Myanmar explique que l’ancienne dirigeante est accusée d’une multitude d’infractions (violation d’une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption, etc.) et a déjà été condamnée à onze ans de détention, notamment pour violation des règles sanitaires liées au Covid-19 et infraction à la loi sur les télécommunications. Sous le régime d’une junte précédente, elle avait passé quinze années en résidence surveillée dans sa propriété familiale de Rangoon, la plus grande ville de Birmanie.

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