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Autriche : Hans Peter Doskozil, candidat à la tête du SPÖ, quitte la politique après une erreur informatique

Hans Peter Doskozil, 52 ans, a quitté la politique ce lundi 6 juin après le SPÖ a inversé les résultats du chef de son parti par erreur.
Hans Peter Doskozil, 52 ans, a quitté la politique ce lundi 6 juin après le SPÖ a inversé les résultats du chef de son parti par erreur.

INTERNATIONAL - Un scénario digne d’une série parodique. Après avoir célébré sa victoire à la tête de la gauche autrichienne tout le week-end, Hans Peter Doskozil, 52 ans, a quitté la politique ce lundi 6 juin après le parti social-démocrate a annoncé avoir… inversé les résultats par erreur.

Deux jours après l’élection de son nouveau chef, le SPÖ a annoncé avoir interverti les résultats des deux candidats «en raison de l’erreur technique d’un employé dans le tableau Excel », a annoncé la cheffe de la commission électorale du SPÖ, Michaela Grubesa, visiblement embarrassée.

Exit donc Hans Peter Doskozil, 52 ans, le représentant de l’aile centriste de cette formation siégeant dans l’opposition. Le candidat malheureux était convaincu d’avoir remporté 53 % des voix des quelque 600 délégués du congrès. Dans le tabloïd Krone Zeitung lundi, il disait déjà se voir à la chancellerie.

Il a aussitôt pris acte de ce retournement de situation, annonçant son retrait de la vie politique nationale. Ce n’était « pas une journée agréable », a-t-il commenté dans un euphémisme.

C’est un candidat récemment sorti de l’ombre, Andreas Babler, 50 ans, qui se retrouve donc contre toute attente à la tête du parti. Sous le choc devant ce coup de théâtre, l’heureux élu a préféré demander un nouveau décompte.

« Honte »

Cette confusion annoncée 48 heures après le vote a provoqué des quolibets sur les réseaux sociaux et de nombreuses réactions indignées, une responsable locale du parti évoquant sa « honte » face à cet « incroyable amateurisme ». Un commentateur de la télévision publique ORF a confié « n’avoir jamais vu cela en 30 ans de métier », estimant que « cela allait coller à la peau » du SPÖ.

D’autant que cette bévue, découverte par un pur hasard, intervient après des années de querelles internes au sein du parti, déchu depuis 2017 après avoir fourni beaucoup de chanceliers à l’Autriche. Dans ces conditions, il est à la traîne dans les sondages derrière l’extrême droite, bien partie pour remporter les législatives prévues à l’automne 2024.

Andreas Babler s’est « excusé pour l’image renvoyée par une partie de l’appareil auprès des militants », promettant de « remettre sa formation sur les rails du succès ». Il est maire de la petite ville de Traiskirchen, connue pour héberger le plus grand centre d’enregistrement des demandeurs d’asile en Autriche, un pays souvent rétif à l’accueil des réfugiés.

Le quinquagénaire s’était retrouvé sur la sellette pendant la campagne pour une vidéo de 2020 qui a refait surface. On le voit qualifier l’Union européenne « d’alliance militaire de politique étrangère la plus agressive qui ait jamais existé ».

Le pays alpin de neuf millions d’habitants n’en est pas à son premier scandale électoral. En 2016, des irrégularités lors du dépouillement du scrutin de la présidentielle avaient poussé la Cour constitutionnelle à invalider le résultat du second tour et les Autrichiens, exaspérés, avaient dû repasser à l’isoloir.

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