Avec Mbappé, le PSG a peut-être déjà la doublure de Cavani

De plus en plus à l’aise dans toutes les zones de l’attaque francilienne, Kylian Mbappé a montré un visage enthousiasmant en remplaçant de luxe d’Edinson Cavani.

Une victoire poussive contre Amiens ce mercredi (2-0) en Coupe de la Ligue, après un récital contre Rennes en Coupe de France le week-end dernier (6-1) : cette semaine, et malgré l’absence du meilleur buteur de l’équipe, le Paris Saint-Germain a fait le job.
Rentré tardivement de ses vacances, Edinson Cavani avait logiquement été évincé des deux premières rencontres de l’année. Pas de quoi inquiéter Unai Emery, qui a profité de ces deux matches de Coupe pour renvoyer Kylian Mbappé à l’avant-poste.

Test passé haut la main pour la recrue estivale du PSG, qui avait fait ses gammes depuis le début de saison sur le flanc droit de l’attaque parisienne. Toujours aussi rapide, percutant, et à l’aise ballon au pied, Mbappé a multiplié les appels et a souvent dézoné pour créer les espaces, se montrant de plus en plus intéressant à un poste qu’il n’affectionnait pourtant pas (ou plus, après avoir évolué dans cette zone à Monaco) en début de saison.

En octobre dernier face à Dijon, il n’avait pas franchement fait belle impression lorsque son entraineur l’avait repositionné en pointe de l’attaque. Introuvable dans sa surface, imprécis dans ses tentatives, il s’était créé de nombreuses occasions franches (au moins quatre, dont un beau face à face avec Reynet), sans en concrétiser une seule. Sa passe décisive pour le but de Thomas Meunier, qui offre la victoire sur le fil, avait finalement rattrapé son mauvais match.
« Heureusement qu’il y a eu la dernière action, parce que je pense que le nul aurait été pour moi, avec tout ce que j’ai raté. Je n’avais pas beaucoup de repères. Après, ce n’était pas non plus le match idéal pour débuter (à ce poste). ‘Edi’ assure cette place toute l’année. Occasionnellement, j’aurai à jouer à cette place », avait d’ailleurs concédé l’ancien monégasque au micro de RMC après la rencontre.

Rebelote contre Strasbourg en décembre, premier club à faire tomber le PSG en Ligue 1 cette saison… Lorsque Kylian Mbappé avait là aussi été positionné en lieu et place d’Edinson Cavani (2-1). Pourtant, l’international français semblait déjà plus à l’aise dans ce rôle d’avant-centre, multipliant encore les occasions dangereuses, dont une talonnade ébouriffante (qui a fini en corner). Mais c’est surtout par son panel d’occasions manquées et son envie de briller individuellement que le natif de Bondy s’était fait remarquer, peinant à peser sur le jeu francilien durant toute la rencontre. Une fois de plus, Mbappé avait « sauvé » son match en se montrant décisif sur le but de l’égalisation.

Mais il demeure un point commun entre ces deux matches et une différence avec les deux autres prestations que vient de réaliser Mbappé : le niveau affiché par ses partenaires. Ecœurants contre Dijon et Strasbourg, Neymar et Di Maria n’avait pas fait franchement d’efforts pour valoriser le repositionnement de leur jeune coéquipier. Lors de la démonstration face à Rennes, le Brésilien et l’Argentin avaient au contraire rejoint le Français dans la performance offensive, lui permettant d’inscrire deux buts et de délivrer pas moins de deux passes décisives. Un régal pour le jeune prodige.

Enfin ce mercredi face à Amiens, Mbappé s’est retrouvé sur courant alternatif car ultra dépendant du niveau en dent de scie affiché par ses deux compères d’attaque, individualiste pour l’un, transparent pour l’autre. Pas toujours servi par Neymar – avec qui il noue pourtant une belle relation technique – Mbappé a fait du mieux qu’il pouvait. Voilà donc la limite du jeune attaquant : être entouré de joueurs qui ne garderont pas le ballon et sauront anticiper ses déplacements. Car ce n’est pas dans l’effort défensif ni dans la récupération qu’il ira les chercher (un seul ballon récupéré pour lui, plus faible stat de Amiens-PSG côté parisien).

Alors oui, Kylian Mbappé s’affiche de plus en plus comme une solution durable pour remplacer sur le pouce Edinson Cavani. Une solution fiable, technique, décisive. Mais il ne dispose pas encore du coffre, de la rage et de la combativité du Matador, imperméable aux mauvais jours de ses coéquipiers. Ça tombe bien, l’ancien Monégasque n’a que 19 ans, une toute petite année professionnelle à son actif, et une marge de progression énorme. Le tout, en étant déjà impliqué dans 27 buts parisiens cette saison (14 réalisations et 13 passes décisives). De quoi rassurer un Paris Saint-Germain qui n’a finalement peut être plus besoin de rechercher un remplaçant au poste de numéro 9. Avec Mbappé, le PSG a certainement fait coup double.

Ambre Godillon