Benjamin Mendy acquitté, le rôle central de son avocate Eleanor Laws

Benjamin Mendy acquitté, le rôle central de son avocate Eleanor Laws

Dans son ombre. Lorsque Benjamin Mendy passe la petite porte du tribunal de Chester, ce vendredi après-midi, Eleanor Laws est juste derrière. Tailleur noir, petite sac en bandoulière et basket blanche, l’atout principal de l’ancien joueur de Manchester City ne prend pas la parole. C’est Jenny Wiltshire, une autre représentante du défenseur, qui va lire un simple communiqué. Un message très court pour mettre fin aux sollicitations médiatiques.

A ses côtés, Benjamin Mendy, imperméable orange, costume avec chemise blanche et cravate rouge, ne bouge pas. Le joueur lâchera juste un simple message, ‘Al Hamdoulillah’, pour remercier Dieu après ce verdict et un épisode judiciaire long de deux ans. Benjamin Mendy va maintenant "se reconstruire" mais ce "procès a inévitablement eu un impact sérieux sur lui", commentent ses représentants.

>> Toutes les infos sur le procès Mendy

L’atout principal du joueur

En août, au début du premier procès, RMC Sport avait consacré un portrait à son avocate, Eleanor Laws. Dans le clan Mendy, elle était décrite comme une "stratège". Quelques mois plus tard, le résultat est là, avec cette reconnaissance de non-culpabilité lors des deux procès. La tâche n’était pas facile, cette avocate a tout décortiqué, elle a mené les contre-interrogatoires de manière à mettre les plaignantes en difficulté. "Elle avait déjà une réputation de coriace dans ce style de procès, avec cette médiatisation, elle marque encore plus de points", confie par message un avocat au barreau de Londres après le verdict du jour.

Toujours à l’offensive, Eleanor Laws a souvent mitraillé de questions les jeunes femmes, comme avec l’une des plaignantes, fin août. La "barrister" aborde l’ensemble des sujets. Par exemple, avec la jeune femme qui accuse Benjamin Mendy d’agression sexuelle, Laws a suggéré à la victime présumée que son client lui avait "effleuré la jambe" plutôt que de "toucher son vagin", ce que la plaignante a nié en bloc. L’angle d’attaque est longuement étudié. Elle peut pendant plusieurs heures questionner une plaignante sur un groupe WhatsApp avant de rebondir sur un autre sujet.

Un groupe WhatsApp au cœur du premier procès

Ce groupe sur le service de messagerie instantanée, surnommé "Sunday Schlagggs", où selon l’avocate de la défense, deux plaignantes échangeaient régulièrement. Laws enchaîne les questions pour savoir si la plaignante "n’essaye pas de minimiser" sa relation avec une autre victime présumée. Autre moment fort, lors d’un contre-interrogatoire, avec le témoignage de cette femme âgée de 22 ans qui accusait Mendy de trois viols dans la même soirée. Eleanor Laws est revenue sur le dépôt de plainte de la jeune femme, trois semaines après les faits présumés.

"A ce moment-là, début novembre (2020), vous vous étiez persuadée que vous étiez véritablement une victime [...] Vous vous êtes persuadée que M. Mendy avait fait quelque chose de mal au lieu de quelque chose qui était pleinement consensuel", lance Eleanor Laws. La plaignante répond: "Je suis absolument certaine de ce qui s'est passé. Je n'ai donné mon consentement à aucun moment. Je n'ai pas eu besoin de me persuader moi-même."

Une spécialiste de la contre-expertise

Jeudi, lors de sa dernière plaidoirie, la "barrister" a une nouvelle fois pointé une "myriade de mensonges et d'incohérences" dans les récits des deux jeunes femmes. Avant d’ajouter face aux jurés : "Il n'y a aucune preuve indépendante à l'appui de ce que disent l'une ou l'autre de ces deux plaignantes, point final." Un message qui sera entendu par les jurés quelques heures plus tard lors de la délibération, bien plus rapide qu’au premier procès.

Eleanor Laws, principale avocate plaidante (barrister) de Mendy, s’est fait connaître tout au long de sa carrière pour sa maîtrise de la contre-expertise en gérant notamment des cas de meurtres et d’agressions sexuelles. Dans ce dossier, elle a contré pendant des semaines le parquet, très offensif lors du premier procès avec l'ancien joueur de l'AS Monaco. Avec ce verdict favorable pour son client, l’avocate anglaise ajoute donc une nouvelle ligne à son CV déjà bien fourni.

Article original publié sur RMC Sport