Bernard Cazeneuve candidat à la présidentielle de 2027 ? Cette petite phrase qui relance les spéculations

POLITIQUE - Une impasse ? Quelle impasse ? À ceux qui, à gauche, se moquent, Bernard Cazeneuve répond qu’il voit « un boulevard » pour son mouvement La Convention… Et aussi pour lui-même en 2027 ? À Créteil ce samedi 10 juin, l’ancien Premier ministre de François Hollande a glissé une petite allusion à une possible candidature.

Jamais Bernard Cazeneuve n’a explicitement mentionné l’échéance présidentielle. Mais, après avoir innocemment dressé un « inventaire » de toutes ses candidatures passées, aux municipales en 1995, aux législatives, aux régionales, il passe un message à ceux qui ne sont « visiblement pas trop inquiets que je puisse être de nouveau candidat à des élections, mais qui semblent au contraire redouter que je puisse l’être à leur place » : « J’ai été élu 11 fois, candidat 12 fois. (...) Quand on a été candidat 12 fois à une élection, rien dans le code électoral n’empêche qu’on le soit une treizième fois », a-t-il lancé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Directement visés : le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon. Opportunément, au vu du contexte politique actuel, Bernard Cazeneuve souligne que « tout ce que j’ai conquis, je l’ai conquis sur la droite » et précise, à toutes fins utiles, qu’il l’a fait en réalisant parfois l’union des gauches divisées. Toujours très innocemment.

« L’union de la gauche a été le combat de ma vie »

« L’union de la gauche a été le combat de ma vie, je la désire ardemment, j’ai conscience quelle est la condition du retour de la gauche au pouvoir. Mais les chemins empruntés pour la réaliser ne peuvent en aucun cas fracturer » le pays, déclarait-il un peu plus tôt, dans une allusion nette à certaines propositions clivantes de la NUPES.

Bernard Cazeneuve présente La Convention comme la réunion de ceux qui veulent une « gauche apaisée ». Comprendre : une gauche qui ne prospère pas sur « le bruit et la fureur », une théorie un temps revendiquée par Jean-Luc Mélenchon.

À la tribune ou à travers des vidéos pré-enregistrées, ce sont donc des anti-NUPES convaincus qui ont pris la parole : l’ancien chef d’État François Hollande, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, numéro 2 du PS et 1er opposant à Olivier Faure, la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, Hélène Geoffroy… Tous ont pris soin de réaffirmer leurs positions, systématiquement en opposition à celle de la France Insoumise. Les élections européennes, sujet brûlant un an avant l’échéance, ont notamment fait l’objet d’une table ronde de 40 minutes où tout le monde s’est entendu sur la nécessité d’une liste socialiste française ou européenne mais en tout cas autonome.

Pour accompagner son entrée, aux côtés de François Hollande, Bernard Cazeneuve avait choisi la chanson Le pouvoir des Fleurs de Laurent Voulzy : « Ah sur la Terre, il y a des choses à faire, pour les enfants, les gens, les éléphants » … Il n’y avait en réalité même pas besoin de discours.

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