Besiktas-OL - Les notes : Lyon bat la malédiction

De l’air, pitié, de l’air. Après 120 minutes etouffantes qui ont mis le coeur des supporters lyonnais et turcs à rude épreuve, la terrible épreuve des tirs au but attendait les deux équipes. Un jeu qui n’avait, jusqu’ici, jamais réussi à l’OL. Jeudi soir, l’OL a écrit son histoire en brisant sa malédiction.

Comment prendre 10 ans en une seule soirée ? Recette simple. Soyez supporters de l’OL et allumez la télé pour un match retour de Coupe d’Europe. Après le miracle à Rome, où Lyon avait pris un bouillon monumental mais tenu bon jusqu’à la dernière seconde, les Gones ont offert une nouvelle variante pour fatiguer le coeur de ses supporters contre Besiktas. 90 minutes de domination stérile, puis une prolongation d’une nervosité incroyable, pour conclure sur la cryptonite de tout supporter lyonnais qui se respecte : les tirs au but.

Penalties pour Lyon

L’OL et les tirs au but, c’est une grande histoire de désamour qui ne date pas d’hier. En voyant le chronomètre du match afficher “120”, les images terribles d’Eindhoven en 2004 ou de Nicosie en 2012. Et si ce n’était que la Coupe d’Europe, encore… Les désillusions lyonnaises post-prolongation sont si nombreuses qu’on ne peut pas toutes les énumérer : Guingamp, Monaco, Épinal, Paris… Et pourtant, Lyon a réussi à briser la malédiction pour s’offrir une demi-finale de Coupe d’Europe, la troisième après 1964 et 2010. L’OL n’est plus qu’à 180 minutes, peut-être un peu plus, de Stockholm. L’histoire est en marche.

LES NOTES

Lopes (7) : A la rue contre Lorient, loin d’être serein au match aller et secoué par quelques abrutis corses le week-end dernier, c’est peu dire qu’Anthony Lopes avait la pression ce soir à la Vodafone Arena. Malgré quelques errances en début de rencontre, le portier lyonnais a répondu présent sur la deuxième partie du match, en sortant notamment quelques parades importantissimes, mais surtout en arrêtant deux tirs au but coup sur coup lors de la mort subite.

Jallet (2) : La grande déception du match, c’est Christophe Jallet. Lui qui avait été si fort contre la Roma s’est totalement écroulé à Istanbul jeudi soir. Complètement hors sujet en attaque, l’ancien Parisien a pris un bouillon monumental en défense où il n’a jamais su contenir Ryan Babel. Beaucoup trop laxiste sur les centres, Jallet est grandement responsable du deuxième but encaissé par l’OL où il laisse trois bons mètres à son vis-à-vis pour ajuster sa passe décisive. Cerise sur le gâteau : ce tir au but décisif balancé en tribunes. Un match à oublier.

Nkoulou (6) : Personne ne l’attendait, et il a pourtant répondu présent ! Après trois mois sans jouer ou presque, Nicolas Nkoulou a débarqué dans le onze de départ sans prévenir après 45 minutes anecdotique à Bastia le week-end dernier. Et pour son grand retour dans le monde du football professionnel, l’ancien Marseillais a réalisé un excellent match, interceptant pas moins de 10 ballons. De quoi donner espoir pour la suite.

Diakhaby (6) : Le grand Mouctar Diakhaby n’en finit plus de s’imposer. Toujours aussi fort dans les duels, le jeune défenseur lyonnais est passé à ça d’être encore le héros européen de l’OL après ses buts décisifs contre la Roma. Trois têtes qui sont passées juste au-dessus ou juste à côté, avant que le grand Gone ne se présente sereinement face à Fabri pour envoyer son tir au but au fond des filets. 20 ans et peur de rien : Diakhaby a déjà le mental d’un grand.

Morel (7) : Le grand héros de ce quart de finale, c’est bien Jérémy Morel. Exceptionnel au match aller où il inscrit le deuxième but sans qu’on ait toujours compris comment, Jérémy Morel a livré à Istanbul un match monstrueux. Hyperactif sur le côté gauche, l’ancien Marseillais a été tranchant dans ses débordements, intelligent dans ses centres et quasi-irréprochable dans son repli défensif. On ne sait pas ce qu’il s’est passé ces dernières semaines, mais on en redemande. Remplacé par Maciej Rybus à la 120e minute, qui a rempli son contrat en envoyant son tir au but dans le petit filet.

Gonalons (5) : Après 30 minutes cataclysmiques marquées par un corner bêtement concédé qui amène le but, puis des tentatives de frappes absurdes, Maxime Gonalons s’est rattrapé en envoyant un amour de balle piquée pour Lacazette sur le but lyonnais. Pour le reste, le capitaine des Gones n’a pas vraiment tenu son rang. Son tir au but décisif compensera largement tout ça.

Tousart (6) : En voilà un qui, comme toujours, a tenu son rang. Lucas Tousart a livré encore une fois un gros match, imposant son physique dans l’entrejeu sans qu’aucun Turc ne vienne jamais le chatouiller. Le Nordiste est par ailleurs passé tout proche de donner le deuxième but libérateur à l’OL, mais a buté sur un Fabri encore et toujours en état de grâce. Eul’ Destructeur porte plus que jamais bien son surnom.

Tolisso (7) : Quel immense joueur que ce Corentin Tolisso. Déjà excellent la saison dernière, le numéro 8 des Gones semble progresser à chaque rencontre, et a une nouvelle fois marqué ce choc européen de son empreinte. Positionné au poste de meneur de jeu, “Coco” a véritablement roulé sur la rencontre. Tête levée, épaules relevées, Tolisso a dégagé pendant 120 minutes une sérénité et une puissante qui ont rappelé Paul Pogba lors de sa première sélection en bleu. Monstrueux.

Cornet (3) : Faut-il replacer Maxwel Cornet au poste d’arrière droit ? Peut-être bien, finalement, car en dehors de son apport défensif, on voit mal ce qu’apporte l’ancien Messin à l’Olympique Lyonnais. Comme souvent très disponible sur l’aile droite, l’ailier lyonnais n’a absolument rien réussi, avec en point d’orgue une frappe en touche alors qu’il était idéalement placé dans la surface. Remplacé par Nabil Fékir à l’heure de jeu qui n’a pas vraiment réussi à combler le vide laissé par Lacazette à sa sortie.

Valbuena (6) : 32 ans et une activité dingue jusqu’au bout du bout des prolongations. Mathieu Valbuena est bel et bien ressuscité, et le jeu lyonnais le vit bien. Toujours disponible, toujours juste dans ses choix et toujours aussi précis sur coup de pied arrêté, Petit Velo’v a fait un bien fou aux Gones durant tout le match, notamment les moments où l’OL baissait le pied. De paria à leader de l’équipe en six mois : costaud.

Lacazette (7) : Quel match encore pour Alexandre Lacazette. Lui qui était souvent décrié pour son manque d’impact dans les grands matches a décidé de hausser le ton sur cette campagne d’Europa League. Responsable de l’égalisation lyonnaise grâce à un petit lob d’une immense douceur, le buteur lyonnais a certes manqué deux fois la balle du K.O., mais comment lui en vouloir quand on constate à quel point sa détermination et son impact pèsent sur le jeu lyonnais. Sorti blessé à la fin du temps réglementaire, l’attaquant des Gones a été remplacé par Rachid Ghezzal qui a réussi l’exploit de ne pas parvenir à bonifier un seul ballon sur toute la prolongation, et malgré l’état de carbonisation avancée des joueurs du Besiktas. Cador.

Charly M.