La Birmanie a doublé sa production d’opium depuis le coup d’État militaire

La production d’opium en Birmanie “a quasiment doublé l’année dernière”, selon un rapport publié par les Nations unies le 26 janvier, rapporte Nikkei Asia. Depuis le coup d’État militaire en février 2021, les agriculteurs du Triangle d’or se sont tournés vers cette activité, “après des années de baisse de la culture du pavot”, explique l’hebdomadaire nippon.

Il y a eu “une convergence des difficultés économiques et des atteintes à la sécurité et à la gestion des affaires courantes”, selon Jeremy Douglas, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en Asie du Sud-Est. Et les paysans, selon lui, “n’ont eu d’autre choix que de revenir à l’opium”.

Le Triangle d’or, une région montagneuse à cheval sur la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, “était la plus grande source d’héroïne du monde dans les années 1990”, relayée ensuite par l’Afghanistan.

Selon le rapport de l’ONUDC, “la production totale d’opium a augmenté de 88 %, pour atteindre 790 tonnes en 2022” (420 tonnes en 2021), soit la meilleure récolte depuis 2013. Le rapport note que “la superficie des cultures de pavot à opium a augmenté de 33 %, pour atteindre 40 100 hectares en 2022”, et que les rendements sont les plus élevés jamais enregistrés, en hausse de 41 % par hectare.

2 milliards de dollars

Grâce à la hausse du prix de base de 89 %, les agriculteurs birmans ont touché “350 millions de dollars, plus du double de l’année précédente” (321 millions d’euros). Mais les “trafiquants ont gagné beaucoup plus”, note le journal anglophone. “L’ONUDC estime que la valeur de l’ensemble de l’économie de l’opium en Birmanie, y compris les revenus tirés de l’exportation d’opium et de la fabrication d’héroïne, s’élevait à 2 milliards de dollars [1,83 milliard d’euros] en 2022.”

Pendant ce temps, le pays fait face à une crise profonde. En 2021, son économie s’est contractée de 18 %, pour regagner 2 % en 2022, selon le Fonds monétaire international. Le retrait des investisseurs étrangers, les sanctions internationales, la pandémie, l’effondrement de l’emploi et les fortes hausses des prix de l’énergie ont aggravé la situation.

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