Sous les bombes avec les séparatistes arméniens

L’Azerbaïdjan, appuyé par la Turquie, et l’Arménie se disputent à nouveau le Haut-Karabakh.

Ce soir-là, il célèbre son anniversaire. Pour ses 54 ans, Arthur avait réuni une quinzaine d’amis dans son appartement, au premier étage d’un immeuble du centre-ville de Stepanakert. Une fête sans sa femme et ses deux filles, réfugiées à Erevan, mais une fête quand même, pour oublier, le temps de trinquer, que la guerre est en train de se rapprocher. Il était un peu plus de 20 heures quand elle les a rattrapés. Dès qu’ils ont entendu la sirène, pareille à celle qui prévenait nos anciens d’un bombardement imminent durant la Seconde Guerre mondiale, ils ont tenté d’aller s’abriter au sous-sol. Mais la frappe les a devancés. Le missile Lora, de fabrication israélienne, a percuté le toit et entièrement détruit le dernier étage du bâtiment. La façade a tenu, mais à l’intérieur ce n’est plus qu’un chaos de débris, de morceaux de verre et d’objets épars. Soufflée par l’explosion, Alina, 58 ans, est tombée du troisième étage pour venir s’écraser aux pieds d’Arthur.

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Depuis le 2 octobre, les bombardements s’intensifient et les habitants de Stepanakert passent désormais le plus clair de leurs journées terrés dans les sous-sols, où ils ont amassé un peu de nourriture et de quoi dormir. La plupart des enfants ont déjà été évacués vers la capitale arménienne, envoyés en lieu sûr chez des parents ou des amis. La ville est déserte et les rares voitures qui circulent roulent à fond de train. Partout apparaissent les stigmates des frappes qui s’intensifient. Vitres brisées, façades éventrées ou criblées des trous creusés par les billes d’acier que dispersent autour d’elles les roquettes à sous-munitions antipersonnel.

En moins de 48 heures, la capitale du(...)


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