"Une bonne raison de regarder l'Eurovision": Mariani satisfait de l'absence de prise de parole de Zelensky

CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

De la réjouissance. Thierry Mariani s'est félicité sur son compte Twitter du refus de la société organisatrice de l'Eurovision de permettre à Volodymyr Zelensky de prendre la parole à distance dans la compétition musicale, dont la finale se tiendra samedi soir.

"Enfin une bonne raison de regarder l’Eurovision… Même si je suis prêt à parier que le gagnant va être un pays qui commence par un U", a écrit sur son compte Twitter ce vendredi le député européen RN, farouche soutien de Vladimir Poutine.

"La nature non-politique" de l'Eurovision

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Si la finale, qui se tiendra samedi et verra s'affronter 26 pays, prévoit un hommage appuyé à l'Ukraine, avec la présence de onze artistes ukrainiens sur scène, dont Kalush Orchestra, le gagnant de l'an dernier, pas question de donner la parole à Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien espérait pourtant pouvoir plaider sa cause sur les écrans de millions d'Européens.

"Un des piliers de la compétition est la nature non-politique de l'événement. Ce principe interdit les déclarations politiques ou assimilées durant le concours", a expliqué l'European Broadcasting Union en charge de l'organisation de l'événement.

Le message de soutien à l'Ukraine sur scène en 2022

La société organisatrice a encore jugé la requête de Kiev "louable" tout en ne pouvant pas "l'accepter à regret car cela briserait les règles de l'événement".

Pourtant, le groupe qui avait gagné la compétition l'an dernier n'avait pas hésité à se servir de cette tribune, trois mois après le début du conflit. "S'il vous plaît, aidez l'Ukraine et Marioupolq! Aidez Azovstal", avait appelé sur scène le chanteur du Kalush Orchestra, Oleh Psiuk.

Les organisateurs avaient alors fait savoir que l'Ukraine ne serait pas disqualifiée de l'Eurovision pour ces propos. Dans la foulée de la victoire de son pays, Volodymyr Zelensky expliquait vouloir organiser la compétition suivante à Marioupol "libre, pacifique et reconstruite".

Cette ville côtière a depuis été détruite à 80%. La ville désormais gérée par une administration russe, fait l'objet d'un projet de réhabilitation financé par le ministère russe de la Défense.

"Personne ne dicte les éléments de langage" de Thierry Mariani

Le message de Thierry Mariani n'est pas une surprise. L'ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy qui a présidé le groupe d'amitié France-Russie à l'Assemblée nationale assume ses liens avec Moscou. Ce russophile avait jugé sur BFMTV en février dernier que "les deux parties" avaient provoqué la guerre.

Auditionné en mars dans le cadre de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères, l'eurodéputé avait assuré que "personne ne lui dictait ses éléments de langage".

Deux enquêtes préliminaires sont ouvertes pour de possibles faits de corruption et de trafic d’influence lié au Dialogue franco-russe, une association mettant en relation les cercles économiques et politiques des deux pays. D'après ses déclarations, Thierry Mariani n'a pas encore été entendu par la police.

Article original publié sur BFMTV.com