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Bordeaux-Rodez: agression ou "tricherie élaborée", tapis vert ou reprise... les enjeux d'une guerre à trois clubs

Bordeaux-Rodez: agression ou "tricherie élaborée", tapis vert ou reprise... les enjeux d'une guerre à trois clubs

Une rencontre à gros enjeux

La rencontre entre Bordeaux et Rodez, comptant pour la 38e et dernière journée de Ligue 2, était décisive à double titre. Troisièmes au coup d’envoi, les Bordelais visaient une victoire (si possible large) pour tenter de se hisser à l’une des deux premières places synonymes d’accession en Ligue 1 un an après sa descente. Rodez, 16e et premier non relégable, cherchait aussi une victoire pour assurer son maintien. Les Ruthénois avaient parfaitement lancé leur mission en ouvrant le score par Lucas Buades (23e) qui a fêté son but devant les Ultras bordelais. Excédé par la célébration du milieu de terrain, l’un d’entre eux a quitté sa tribune en passant sous une bâche avant de pousser le joueur adverse, qui est tombé au sol avec son équipier Wilitty Younoussa. Si dernier s’est vite révélé, Buades a, lui, été pris en charge par les soigneurs avant de quitter le terrain en marchant.

Le match arrêté, le joueur annoncé dans un premier temps comme souffrant d’une "commotion"

D’abord interrompue, la rencontre a été finalement arrêtée par l’arbitre, Nicolas Rainville. Ce dernier a justifié sa décision en conférence de presse. "Il (Buades) a été ausculté par le médecin du club visiteur mais également du médecin urgentiste de garde ce soir, a-t-il lancé. Les éléments sont probants, le joueur, puisque commotionné, ne pourra reprendre la rencontre. (…) Je m’appuie sur le certificat médical du médecin urgentiste local. Ce joueur-là a été emmené pour une surveillance médicale."

Le gros flou sur l’état de santé du joueur

Si le geste du supporter, inexcusable, est unanimement condamné, les premiers échos sur l’état de santé de Lucas Buades ont pu surprendre. L’arbitre de la rencontre a ainsi assuré que Lucas Buades souffrait d’une commotion, selon des informations du club. Un premier diagnostic assez sévère au regard de la chute qui le semblait moins. Des informations ont également indiqué que le milieu de terrain avait été hospitalisé. Ce qui n’a pas été le cas, comme l’a annoncé le parquet, dimanche. Lucas Buades a été entendu par les enquêteurs dimanche matin. Il a déposé plainte et a été examiné par un médecin légiste. "Il n’a constaté aucune lésion et a établi une incapacité totale de travail d’un jour au vu des doléances exprimées par la personne examinée", ajoute le procureur adjoint. Des diagnostics qui prouvent que la violence du choc est bien moins importante que ce qui avait été constaté le soir du match. Dimanche, Rodez a indiqué que son joueur avait récupéré physiquement mais qu'il était choqué psychologiquement.

Bordeaux veut rejouer, pas Rodez

Engagé dans la lutte pour la promotion en Ligue 1, Bordeaux veut évidemment rejouer le match et plaidera son cas devant la commission de discipline ce lundi. Les Girondins savent désormais précisément ce qu’ils doivent faire pour être promus puisque tous les matchs ont eu lieu dont celui du FC Metz, 2e. Un succès par cinq buts d’écart serait synonyme de montée. Rodez veut obtenir la victoire sur tapis vert, ce qui serait synonyme de maintien. Le président ruthénois a d'ores et déjà envoyé ses joueurs en vacances.

Pourquoi cela vire à la guerre Rodez-Annecy

Actuellement 17e et relégable, Rodez sera maintenu en cas de victoire sur tapis vert. Une hypothèse qui rend furieux Annecy, 16e avec deux points d’avance sur le RAF, qui sera alors relégué en National. Le club haut-savoyard défend ses intérêts avec véhémence en accusant Rodez de "tricherie élaborée" en pointant du doigt un diagnostic très grave sur Lucas Buades en proportion à la violence modérée de la bousculade. "Profiter d’événements extérieurs pour en tirer profit comme le maintien de son club, en trahissant le football, est aussi contraire à l’éthique sportive", a lancé le président du FC Annecy, Sébastien Faraglia, sur Twitter, dimanche. L'entraîneur du club, Laurent Guyot, a qualifié la scène de "sketch". "C’est un sketch. A un moment, il faut appeler un sketch, un sketch. Sans compter ceux qui viennent lui dire ‘Reste par terre'. Tout le monde victimise le joueur de Rodez. Et si ça doit être une victime qu’on m’explique comment car il s’est passé quelque chose avant ou après, mais pas là-dessus", estime l'entraîneur haut-savoyard.

"Des propos inadmissibles", selon le club aveyronnais qui menace de poursuites judiciaires. Cela n’a pas effrayé le président Faraglia qui a de nouveau dénoncé "une mascarade" et "une supercherie" dimanche soir dans L’Equipe. Il met aussi en doute le certificat médical "qui laisse à supposer qu’il n’est pas conforme au règlement" et accuse les joueurs de Rodez d’être eux-mêmes à l’origine de la chute de leur équipier en célébrant. Il veut que le match soit rejoué. Dans le cas inverse, l’affaire ne s’arrêtera puisqu’Annecy a déjà annoncé sa volonté d’engager des poursuites.

Article original publié sur RMC Sport