Brigitte Macron reçoit la famille de Lindsay, victime de harcèlement scolaire

Brigitte Macron, à Amsterdam le 12 avril 2023.
Brigitte Macron, à Amsterdam le 12 avril 2023.

HARCÈLEMENT SCOLAIRE - Investie dans la lutte contre le harcèlement scolaire, Brigitte Macron va recevoir ce mercredi 7 juin les parents de Lindsay, adolescente qui a mis fin à ses jours en mai, rapportent le JDD et Le Figaro.

Le rendez-vous est fixé à l’Élysée, à 16h, en présence de l’avocat de la famille. Reçus lundi par le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, les parents de Lindsay ont estimé que le ministre de l’Éducation n’avait pas été « sincère » et leur avait apporté une réponse « insuffisante ». L’avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, avait déploré qu’il n’y ait « pas de mesures concrètes, pas de moyens financiers alloués à cette cause ».

Après ces critiques, Pap Ndiaye a promis « des moyens supplémentaires », avec notamment la création d’un référent sur le harcèlement « dans chaque établissement ». Le référent sera nommé à partir de la rentrée prochaine, avec une rémunération supplémentaire pour cette mission, a précisé le ministère de l’Éducation nationale. Il pourra s’agir d’une infirmière, d’un conseiller principal d’éducation (CPE) ou d’un enseignant. Mais « nous devons aller plus loin », a martelé la Première ministre.

Lors des questions au gouvernement mardi, Élisabeth Borne a promis de « faire de la lutte contre le harcèlement la priorité absolue de la rentrée 2023 ». Elle a aussi exprimé « toute sa solidarité et son soutien » à la famille de la jeune fille.

Elle a énuméré les autres actions du gouvernement : « étendre au lycée » le programme Phare de lutte contre le harcèlement à la rentrée, « protéger davantage les élèves victimes en primaire en ouvrant par décret la possibilité d’écarter d’une école un élève auteur de harcèlement », une mesure annoncée récemment par le ministre de l’Éducation, « rendre obligatoire la formation des personnels contre le harcèlement » et « augmenter les moyens des plateformes d’alerte et d’écoute », le 3020 (pour les familles et victimes) et le 3018 (sur le cyberharcèlement), sans plus de précisions.

Le programme « Pharos » insuffisant ?

Mis en place en 2019 et expérimenté pendant deux ans dans six académies, le programme Phare a été généralisé cette année dans toutes les écoles et collèges. Selon le ministère de l’Éducation, 91% des collèges et 64% des écoles sont aujourd’hui inscrits dans ce dispositif.

Il prévoit la formation d’une équipe de référence d’au moins cinq personnes par collège, la nomination et la formation de dix élèves ambassadeurs au moins par collège et dix heures de formation par an pour les enfants.

Mais les effets de ce dispositif restent encore limités, en raison du temps nécessaire à sa mise en place ou encore faute de moyens. Les effets de ce programme restent en outre limités à l’heure du cyberharcèlement, qui se fait en dehors de l’école. « Il faut absolument contraindre les réseaux sociaux », qui sont « beaucoup trop hésitants », a souligné Pap Ndiaye. Avec ses homologues de la Justice, de l’Intérieur et du Numérique, il souhaite rencontrer les principaux responsables des réseaux sociaux pour qu’ils se saisissent du sujet « à bras-le-corps et agissent de manière à bloquer les messages insultants ».

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