Comment Bruno Le Maire veut serrer la vis sur les dépenses publiques

Le ministre de l’Économie veut passer en revue chaque euro public dépensé et privilégier « les dépenses d’avenir ».

POLITIQUE - L’heure de sortir la loupe et d’analyser chaque euro dépensé. C’est la mission que se donne le ministre de l’économie Bruno Le Maire pour réduire la dépense publique avec deux objectifs : « Ramener le déficit public sous les 3 % en 2027 » et faire baisser la dette – désormais proche des 3 000 milliards d’euros – « à partir de 2026 ».

Dans Le Journal du Dimanche ce 29 janvier, le ministre de l’Économie livre sa stratégie : il veut « dépenser mieux » et entend pour cela « passer au peigne fin toutes les dépenses publiques : État, collectivités locales, champ social ». Une « revue des dépenses » sera engagée dans les prochains jours avec sous l’autorité de la Première ministre Élisabeth Borne en vue du projet de finances 2024, précise-t-il.

« Interrogeons chacune de nos dépenses. Par exemple, nous ne pouvons pas vouloir décarboner notre économie et maintenir des avantages fiscaux favorables aux énergies fossiles », observe le ministre. À l’inverse, il juge « indispensable », au vu du contexte international, « d’augmenter le budget de nos armées. »

« La dépense publique n’est pas la réponse à tout »

« La dépense publique n’est pas la réponse à tout : c’est un instrument qui doit être utilisé avec responsabilité et mesure. Elle doit se concentrer sur les dépenses d’avenir, plutôt que sur le fonctionnement », préconise Bruno Le Maire.

Ce dernier a un exemple tout trouvé : son projet de loi sur « l’industrie verte » qu’il entend présenter d’ici mai 2023. « Nous voulons être à la pointe des industries vertes. Ce qui suppose des investissements massifs, que nous avons déjà engagés avec France 2030, comme le plan hydrogène, la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, des usines de batteries électriques, notamment dans le Nord. Mais l’argent public ne doit pas tout financer à lui seul : il n’est que le levier de l’investissement privé », avertit le ministre, qui chiffre à « 60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an » le coût d’une transition énergétique « réussie ».

L’Insee publiera mardi sa première estimation de la croissance de l’économie française en 2022, qui a tenu bon malgré la crise énergétique et l’inflation galopante mais risque de déchanter en 2023. Le chiffre provisoire de l’inflation pour janvier sera dévoilé mardi également. Nul doute pour les économistes qu’elle continuera à accélérer, notablement dans le secteur des services, pilier de l’économie française, avant de se calmer plus tard dans l’année. L’Insee anticipe un pic autour de 7 % en début d’année, alimenté notamment par la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité.

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