Cancer: un vaccin inédit pour prévenir les rechutes de cancers ORL développé en France suscite l'espoir

Cancer: un vaccin inédit pour prévenir les rechutes de cancers ORL développé en France suscite l'espoir

Un espoir pour des millions de patients dans le monde. Le laboratoire français Transgene a conçu un vaccin pour prévenir la récidive de cancers touchant la sphère ORL (oto-rhino-laryngée). Les résultats des essais thérapeutiques se sont avérés concluants et ont été présentés ce week-end au Congrès d'oncologie à Chicago, aux États-Unis.

"Les patients reçoivent sous forme sous-cutanée 20 injections de ce vaccin. Ça éduque le système immunitaire du patient pour éventuellement repérer des cellules tumorales qui sont encore présentes dans (leur) corps", explique à BFMTV le professeur Christophe Le Tourneau, chef des essais cliniques à l'institut Curie.

Selon l'institut Curie, les cancers ORL sont la quatrième cause de cancer en France, avec 14.000 nouveaux cas détectés chaque année.

Un vaccin unique pour chaque patient

Ce traitement est une première mondiale. Ce qui fait par ailleurs son caractère unique, c'est sa formule individualisée pour chaque patient. En effet, un bout de la tumeur est prélevé auprès du patient lors de l'opération chirurgicale et est analysé afin de sélectionner les mutations les plus à risques.

"Il faut trouver cette aiguille dans cette botte de foin: les 30 meilleures mutations parmi les 3000 et ça se fait avec une intelligence artificielle qui a appris sur beaucoup de patients pré-existants et qui apprend sur chaque nouveau patient qu'on traite", précise à BFMTV Hedi Ben Brahim, conseiller du président du laboratoire Transgene.

L'enjeu est de développer un "vaccin vraiment efficace qui va entraîner le système immunitaire sur les points pertinents à reconnaître et attaquer le cancer".

Aucune rechute au sein du groupe de patients vaccinés

Prometteurs, les essais, réalisés sur un groupe encore réduit, ont passé la première phase. Sur les 16 patients traités, aucun n'a rechuté plus de 10 mois après l'injection.

"Parmi les 16 patients non traités, deux ont eu une rechute", indique en revanche le professeur, signe d'un "début de bénéfice" du sérum.

"C'est une nouvelle extraordinaire", a également salué sur notre plateau le professeur David Khayat, oncologue, fondateur de l'institut national du cancer.

"Une époque folle au niveau du traitement du cancer"

"C'est encore très expérimental", rappelle cependant le médecin qui souligne que le vaccin mis au point concerne des types de cancer encore spécifiques et uniquement la prévention de rechutes.

Le médecin se veut malgré tout optimiste, estimant que "l'époque est folle au niveau du traitement du cancer". "Tous les deux, trois ans, on a une nouvelle façon de soigner le cancer qui sort", se réjouit-il, évoquant notamment l'immunothérapie.

La deuxième phase des essais va bientôt être lancée. Le laboratoire travaille aussi sur un autre vaccin qui traiterait les rechutes de cancers de l'ovaire.

Article original publié sur BFMTV.com