Cannes: "Black Flies", urgences à New York

Le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire (g) et l'acteur américain Sean Penn lors d'une séance photos pour le film "Black Flies", le 19 mai 2023 au 76e festival de Cannes
Le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire (g) et l'acteur américain Sean Penn lors d'une séance photos pour le film "Black Flies", le 19 mai 2023 au 76e festival de Cannes

Aider mais à quel prix ? Avec "Black Flies", Jean-Stéphane Sauvaire plonge le public cannois dans le quotidien d'ambulanciers new-yorkais confrontés à la violence d'une ville qui ne dort jamais. Pour le meilleur et pour le pire.

Présenté jeudi en compétition, ce nouveau long-métrage du réalisateur de "Johnny Mad Dog" (2008) et "Une prière avant l'aube" (2017) est librement inspiré du livre de Shannon Burke.

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Le spectateur y suit Ollie Cross (Tye Sheridan), jeune ambulancier qui rêve d'intégrer la fac de médecine. Mais son travail, aux côtés du vétéran, un peu blasé, Gene Rutkovsky (Sean Penn) ne lui laisse aucun répit.

Parmi leurs chefs, Mike Tyson fait une apparition plutôt sobre à l'écran, loin de sa fougue d'ancienne terreurs des rings de boxe.

Violence, drogue, maladies, pauvreté extrême... Ollie Cross est le témoin direct des maux qui rongent la société new-yorkaise.

"J'avais envie de filmer le monde réel de New York, cette réalité-là", a expliqué le réalisateur en conférence de presse. "C'est pour cela qu'en dehors des rôles principaux, j'ai choisi des acteurs non professionnels".

"Black Flies" pose une question: comment prendre soin des gens qui prennent soin des autres ?

"Aujourd'hui, les institutions commencent à prendre en compte la question de l'équilibre psychologique des équipes. C'est une bonne chose", a ajouté le cinéaste.

En offrant un portrait sombre d'une ville connue pour sa beauté graphique, le réalisateur prend le risque de tomber dans le cliché.

"Ce que nous avons voulu, c'est montrer que nous respections la ville de New York et nous étions tous prêts à faire de notre mieux", a assuré l'acteur Tye Sheridan.

La force du film réside toutefois dans son rythme.

Dès les premières minutes, le spectateur est comme immergé dans la réalité brutale des ambulanciers. Par ses plans sur le visage et le corps, constamment en tension, d'Ollie, le réalisateur parvient à montrer sa peur mais aussi son impuissance.

Une tension maintenue du début jusqu'à la fin du film.

Cette immersion est rendue possible grâce à la maîtrise impressionnante du son, qui parvient à rendre l'univers oppressant dans lequel évolue les personnages.

adm/mch/hj