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"Un certain nombre de dysfonctionnements sont apparus", Oudéa-Castéra revient sur les récentes crises qui ont frappé les instances sportives

"Un certain nombre de dysfonctionnements sont apparus", Oudéa-Castéra revient sur les récentes crises qui ont frappé les instances sportives

Au cours des derniers mois, elle a été contrainte de suivre avec attention tous les incendies qui s’étaient déclarés dans les différentes instances sportives françaises. Nommée ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques en mai 2022, Amélie Oudéa-Castéra a, en une année, fait face à des crises institutionnelles à la fédération de football, la fédération de rugby ou encore le comité d'organisation de la Coupe du monde 2023.

La crise la plus récente a touché le CNOSF (Comité national olympique et sportif français). Rongé par un conflit interne, le mouvement olympique français a récemment enregistré le départ de sa présidente, Brigitte Henriques. Si Astrid Guyart a été nommée présidente par intérim, le CNOSF se cherche désormais un patron à un peu plus d’un an des Jeux olympiques de Paris.

"Je rappelle que Brigitte Henriques a souhaité que sa démission ne soit effective qu’à partir du 29 juin, a commenté Oudéa-Castéra au micro de RMC Sport. C’est au lendemain de cette décision effective que pourra être convoqué un conseil d'administration. Je pense qu’ils ont à cœur de faire émerger un ou une leader dans leur rang qui puisse à la fois rassembler l’ensemble des fédérations olympiques et non olympiques, et être le meilleur leader de la préparation des Jeux olympiques. Le CNOSF a beaucoup d’actions à mener pour réussir les Jeux. Ensuite, une fois que cette personnalité aura émergé, il y aura un adoubement, une ratification par l'assemblée générale qui devra être convoquée probablement dans un délai de deux mois après le choix de ce représentant."

"Vous savez à quel point je suis attachée à l'autonomie du mouvement sportif, donc je ne me prononce pas sur qui doit être la bonne personne. Mais j’ai pu porter un certain nombre de messages sur le fait qu'il y avait cette exigence d’unité, d’exemplarité, de rassemblement et d’action, y compris dans la préparation de l'héritage des Jeux", a poursuivi la ministre des Sports.

"Un certain nombre de renforcements indispensables à apporter à nos Fédérations"

Relancée sur le profil de David Lappartient, dont le nom revient avec insistance pour prendre la présidence du CNOSF, Oudéa-Castéra a loué un dirigeant qui a "beaucoup de qualités, beaucoup d’expérience, beaucoup de dynamisme": "ll a incontestablement le type de profil idoine pour ces responsabilités. Après, ce n’est pas mon choix, c’est le choix du mouvement sportif, c’est ce qui est extrêmement important. C’est une candidature qui devra rassembler. Il faudra aller très vite pour être tout de suite sur les prochaines échéances qui se profilent et tout le travail à mener autour des Jeux olympiques."

Plus globalement, au sujet des crises qui ont frappé les différentes instances sportives, Oudéa-Castéra assure qu’elles ont été bénéfiques pour tirer des enseignements. "Il y a d’abord un vrai concours de circonstances, a tenu à préciser la ministre. Cette Coupe du monde au Qatar avec les sorties de routes répétées et très visibles de Noël Le Graët, ce procès de Bernard Laporte dont personne n’avait choisi la date à part la justice et dont le verdict tombe le 13 décembre 2022, les difficultés qui arrivent en amont de tout ça avec Claude Atcher et le GPI France 2023, avec des salariés qui sont à bout et des risques psycho-sociaux très importants… Tout ça est objectivement un concours de circonstances totalement inattendu et imprévisible."

"Ce qu’on a vu également dans ces crises, c’est qu’il y avait un certain nombre de renforcements indispensables à apporter à nos Fédérations, a-t-elle ensuite détaillé auprès de RMC Sport. Je pense à des contre-pouvoirs, à des instances qui jouent pleinement et jusqu’au bout leur rôle démocratique, je pense à la qualité du débat au cœur de ces instances, je pense au renforcement des comités d'éthique, je pense à plus de démocratie exprimée par le terrain... Tout ça est ressorti à des degrés divers dans les différentes crises que nous avons connues."

"Il y a un certain nombre de dysfonctionnements qui sont apparus et d’éléments de pragmatisme qu'il faut absolument qu'on arrive à injecter dans nos statuts pour qu’on puisse résoudre plus vite et plus facilement les crises, renforcer nos exigences éthiques, renforcer la vitalité démocratique et aussi avoir un agenda sur le suivi de la prévention des violences, qu’elles soient à caractère sexiste ou sexuel, qu’elles soient à caractère physique ou psychologique, qu’on arrive à avoir une bien meilleure protection des pratiquantes et des pratiquants, a-t-elle énuméré. Pendant très longtemps, on a pensé que nos présidents de fédérations avaient deux trucs à faire : accroître leur base de licenciés et préparer le haut niveau. En fait, non. Il y a une troisième dimension sociétale de responsabilité, de protection des pratiquants, d’égalité homme-femme, de lutte contre toutes les formes de discrimination et d’engagement dans la transition écologique qui sont au cœur aujourd’hui de ce qu’on attend de ces fédérations."

Article original publié sur RMC Sport