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"C'est de plus en plus incohérent" : au lendemain des annonces de Véran, les enseignants se sentent oubliés

Les syndicats d'enseignants déplorent le fait qu'aucune nouvelle mesure ne concerne l'Éducation nationale.

Face à l'aggravation de la situation épidémique en France, Olivier Véran a annoncé de nouvelles mesures ce mercredi. Parmi ces restrictions, le gouvernement a décidé de donner un tour de vis notamment dans la métropole d'Aix-Marseille et en Guadeloupe, où les bars et restaurants devront fermer complètement leurs portes à partir de samedi.

Par ailleurs, les rassemblements sont limités à dix personnes dans les "zones d'alerte renforcée", ce qui concerne onze grandes villes, notamment Paris, Saint-Étienne, Bordeaux, ou encore Toulouse, Grenoble et Montpellier. Une mesure qui fait particulièrement réagir au sein de l'Éducation nationale, qui n'a pas été visée par de nouvelles restrictions et doit appliquer le même protocole sanitaire.

"Comment peut-on interdire tout rassemblement de plus de 10 personnes dans une zone et en même temps autoriser l'entassement dans une salle exigüe de plus de 25 personnes toute la journée?" peut-on lire dans un billet publié sur le site Café Pédagogique, une revue en ligne animée par des membres du corps enseignant.

Sur Twitter, plusieurs syndicats s'insurgent de la prise de parole du ministre des Solidarités et de la Santé. "Quid des établissements scolaires?? Pas un mot!", regrette le Syndicat national des collèges et lycées (SNCL).

"Irresponsabilité coupable"

"Pas un mot sur l'école. La situation sanitaire se dégrade et le gouvernement abandonne les collèges et les lycées. Il faut cesser de jouer avec la santé des personnels, des élèves et des familles! Irresponsabilité coupable", estime dans le même sens le Syndicat national des enseignants de second degré - Fédération syndicale unitaire (SNES - FSU).

En découvrant la teneur des nouvelles mesures, Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges, écoles et supérieur (SNALC), s'est dit qu'il y avait un "sérieux problème".

"Il y a de plus en plus de départements en rouge avec des mesures coercitives et le protocole sanitaire ne change pas à l'école", déplore l'enseignant auprès de BFMTV.com. "Il a même été allégé en primaire", pointe-t-il. "C'est de plus en plus incohérent."

"On est les lieux de France où il y a le plus de brassage. On a l'impression qu'on franchit la porte de l'école, et que c'est la zone verte, tout va bien", s'agace Jean-Rémi Girard, qui estime que cette situation ne peut pas "tenir très longtemps", évoquant l'inquiétude du corps enseignant: "On commence à voir les chiffres monter."

L'Éducation nationale, "c'est 13 millions d'élèves, un million de personnels. Ca paraîtrait pas mal qu'on y consacre trois phrases", ajoute le représentant syndical.

"On est dans la confusion la plus complète"

Au diapason de Jean-Rémi Girard, Frédérique Rolet ne cache pas son inquiétude: "L'école n'a même pas été citée. On a l'impression que le virus s'est arrêté à la porte des établissements", estime la présidente du SNES - FSU.

"On est dans la confusion la plus complète sur les procédures à suivre quand un cas confirmé est déclaré", poursuit-elle.

Selon des chiffres officiels communiqués le 18 septembre, 89 établissements scolaires, publics et privés sous contrat confondus, étaient fermés en raison de cas de contamination au Covid-19, sur les 61.500 établissements que compte la France. Parmi les 89 établissements se trouvaient 76 écoles.

Article original publié sur BFMTV.com

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